Titre : Love is in the air guitare
Scénariste : Yann Le Quellec
Dessinateur : Romain Ronzeau
Parution : Août 2011
L’air guitare est une discipline constituant à mimer les mouvements d’un guitariste. Beaucoup de gens, poussés par la musique, se jettent par terre, imitant leurs idoles. Avec de plus en plus d’adeptes, l’air guitare possède désormais son propre championnat du monde… « Love is in the air guitare » (on appréciera le jeu de mots…) relate l’épopée d’un jeune homme qui va se lancer dans la quête du trophée ultime. Ce pavé (on approche des 300 pages) a été publié chez Delcourt dans la collection Mirages.
Des petits défauts qui font son charme
Paul vient d’avoir son bac. Son frère le pousse alors vers des études de secrétariat/comptabilité qui ne l’emballent guère. Mais que faire d’autre ? Paul n’y a pas vraiment pensé puisqu’il ne vit que pour susciter l’intérêt chez la belle Julie, sa voisine qui l’ignore… Heureusement, un homme va lui faire découvrir l’air guitare et redonner un sens à sa vie.
« Love is in the air guitare » ne fait pas dans la finesse. Les personnages sont très caractérisés et souvent improbables. Mais c’est aussi ce qui fait le charme de ce roman graphique. Après tout, faire semblant de jouer à la guitare, n’est-ce pas déjà improbable ? Le Quellec nous montre leur univers, tout en jouant avec malicieusement. Il aurait pu seulement nous présenter le milieu, voilà qu’il en fait des pseudo sectes d’illuminés aux idéologies bien marquées. L’ouvrage possède ainsi un côté surréaliste plein d’humour qui fait sa force.
Au-delà de l’air guitare proprement dite, les auteurs développent une bluette sans grand intérêt, façon adolescents. Paul aime une fille sexy juste pour son physique. Il va finir par s’apercevoir que, finalement, l’amie d’à côté est peut-être pas mal non plus finalement… Tout est cousu de fil blanc, mais cette romance sert de moteur à la motivation de Paul pour se lancer, puis persévérer dans l’air guitare.
Le scénario développé rappelle beaucoup la construction des mangas pour ados. Un jeune ado un peu bizarre est fol amoureux d’une fille super populaire. Il va intégrer une école avec pleins de gens bizarres pour participer au grand championnat du monde ! Et là, ils rencontrent d’autres écoles dont le maître est l’ancien ami de son propre maître… Bref, c’est assez commun, mais encore une fois ça fait aussi l’intérêt de l’ouvrage. Il y a une légèreté dans le livre qui le rend plaisant.
Le dessin de Ronzeau est parfaitement adapté à l’ensemble. Capable d’un véritable dynamisme dans les scènes de « concert », il possède un trait nerveux agréable à l’œil. Les couleurs, discrètes, sont utilisées intelligemment. Ainsi, les métalleux resteront en noir et blanc…
On pourrait faire beaucoup de critiques sur « Love is in the air guitare ». Certains artifices sont un peu gros, mais mis bout à bout, ils forment un livre plein de petites attentions. On sent que les auteurs ont pris plaisir à écrire le tout. Les clins d’œil sont nombreux et la complicité avec le lecteur fonctionne. Du beau boulot !