Peut-on négocier son hypothèque?

Publié le 14 novembre 2016 par Fabien Major @fabienmajor

Négliger de négocier son hypothèque est une des erreurs les plus coûteuses que vous pouvez commettre. Retenez qu’en finance comme dans le commerce en général, presque tout est négociable. À long terme, une différence de 0,25% peut représenter des milliers de dollars.

Attention au calcul du taux d’intérêt

Il est vraiment très difficile de s’y retrouver. Il y a tellement de taux différents; variable, avec ou sans remise en argent, ouvert, fermé, 5 ans, 7 ans, 10 ans, intérêt composé, simple… Si vous souhaitez avoir l’heure juste, alors comparez toujours les pommes avec les pommes.

A mes yeux, la meilleure façon de se faire avoir est de porter attention uniquement au paiement mensuel. La période d’amortissement a énormément d’importance. Elle déterminera la somme totale des intérêts déboursés. Par exemple, si vous optez pour un horizon de 20 ans, exigez de voir d’abord le montant cumulatif des intérêts. C’est ce qui intéresse le plus la banque et c’est sur ce point que les bonis des cadres sont évalués. Vous adjoindre les services d’un courtier hypothécaire favorisera la défense de vos meilleurs intérêts.

Avec des taux directeurs au plancher, votre pouvoir reposera surtout sur les frais. Tentez de négocier la pénalité pour remboursement hâtif, les frais de notaire, d’évaluation, de contrat, de quittance, de transfert… etc.

Méfiez-vous aussi des conditions de résiliation. Les banques amassent des fortunes en frais d’annulation. Comme les unions durent moins longtemps qu’avant, il n’est pas rare qu’on doive vendre la maison avant la fin du terme convenu. Et là, on va vous poivrer solide. Par exemple, pour une solde hypothécaire de 300 000$ à 2,79% sur 5 ans, dont 3 ans restent à courir, vous pourriez devoir payer une pénalité de  13 000$ ! Pour en avoir le cœur net, vérifiez à l’aide de cette calculatrice en ligne : www.ratehub.ca/calculatrice-penalite-hypothecaire .

N’oubliez pas que vos meilleurs arguments resteront : Un dossier de crédit impeccable,  votre mise de fonds, des revenus suffisants et bien sûr, la somme à emprunter. Plus votre hypothèque est élevée, plus vous aurez de marge de manœuvre. Même la commission du courtier hypothécaire pourra entrer dans la balance.

Gaffes à éviter

  1. Transférer vos REER, CELI avec le prêteur est une très mauvaise idée. Ça n’a aucun rapport et ça ne vise que bonifier la commission de l’employé.
  2. La remise en argent est rarement un cadeau. Si on vous l’offre, c’est qu’on a encore du jeu pour négocier.
  3. Retenir le prêteur présenté par l’agent immobilier? NON. 9 fois sur 10, il s’est arrangé avec la banque pour obtenir des ristournes de référencement en argent, en voyage, en lunch gratuit et soirées mondaines.
  4. Ne prenez jamais l’assurance hypothécaire proposée par le prêteur. Elle sera plus chère qu’une assurance souscrite indépendamment auprès d’une compagnie d’assurance respectable.