La perquisition menée le 6 octobre dernier durant toute une journée s'est poursuivie tard le soir dans un appartement de la rue de Rivoli, siège de l’une de ses sociétés. Elle a permis aux enquêteurs de saisir environ 300.000 euros en espèces, des fusils de chasse ainsi que les livres de comptes de ses sociétés.
Rappelons qu'une première information judiciaire a été confiée, en septembre 2015, aux juges Charlotte Bilger et Roger Le Loire, pour blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance et travail dissimulé à la suite d'un signalement de Tracfin, la cellule de renseignement de Bercy, sur des mouvements de fonds suspects. Puis, une seconde a été ouverte, en juillet 2016, par Renaud Van Ruymbeke pour abus de biens sociaux, blanchiment de fraude fiscal, favoritisme et participation à une entente illicite. Depuis, les deux enquêtes ont été jointes sous la houlette de ce dernier et de l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Fiscales. Rien que ça ...
Incroyable ! La mairie de Paris s'est soudain posée des questions sur les marchés qu'elle attribue en rafale à Campion depuis plus de dix ans et elle a décidé de se porter partie civile pour "protéger son image et s’assurer qu’aucune des procédures d’attribution n’a été faussée". Un adjoint aux marchés publics, un autre aux finances, une commission d'appels d'offres et une direction des affaires juridiques, le tout employant des centaines de personnes, ça ne suffisait pas pour faire ce genre de vérification pendant tout ce temps ! Ce ne peut être que de l'incompétence, pas de la malhonnêteté bien sûr.
Nos lecteurs se souviennent que Campion remporte depuis des années les appels d'offres avec une régularité de métronome et une concurrence ectoplasmique.
Ainsi, le 28 septembre 2015, le Conseil de Paris l'a autorisé à installer à nouveau une grande roue sur la place de la Concorde pour 308 jours, du 13 novembre 2015 au 15 septembre 201 pour « participer à l'animation de l'Euro 2016 de football » et ce au tarif bienveillant de 3 896 euros par jour, selon Le Canard enchaîné.
Curieusement, deux sociétés seulement avaient présenté leur candidature : celle de Campion et une entreprise immatriculée au Liechtenstein dont personne n'avait entendu parler à Paris. La mairie attribua le marché de gré à gré à Campion après avoir déclaré le premier appel infructueux. Une contorsion magnifique.
Soyons vigilants. Le péril qui menace Paris est que les Jeux Olympiques servent de prétexte à l'installation définitive de ces horreurs sur la Concorde et les Champs-Elysées.
Espérons que la justice empêche ce massacre et nous en dise plus sur les splendides réussites de Campion en matière de mises en concurrence.