Il apparaît sur scène, altier, unique.
Si l'obscurité l'environne, il illumine la scène, comme un défi lancé aux ténèbres.
Il plonge dans ses racines, il longe les ravines de son passé, il songe à son petit pays.
Ses mots chantent l'insouciance d'une enfance, les défis lancés au sort du haut d'un plongeoir de piscine, la nuit, la fuite dans sa ville endormie, la magie des lumières prometteuses de Bujumbura.
La musique de Samuel Kamanzi offre un écrin doux et ouaté à ses paroles enchantées.
Il chante sa ville, ses bars, ses lumières, ses chansons.
Il loue la vie, la vie qui tourne, la vie qui virevolte sous un air de Papa Wemba, la vie qui palpite, la vie qui crépite.
Puis insidieusement, l'hostilité se glisse. Sournoisement, au détour d'une phrase, d'un sous-entendu, d'un silence...
Puis, l'horreur éclate, nous sommes le 21 octobre 1993.
Plus rien ne sera comme avant...
Et pourtant... Et pourtant... La vie reste plus forte.