A quels intérêts privés si criminels profite le fichage des gens honnêtes #NONauTES

Publié le 13 novembre 2016 par Mister Gdec
Jamais je n’aurais pensé en écrivant ce billet il y a plus de trois ans qu’il serait si annonciateur…

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Vous pensiez naïvement comme le commun des mortels non affranchis de ce dont on va causer,  encore une fois,  ici  (et oui, je sais, je ne cesse de revenir encore et encore sur l’ouvrage,  mais je ne lâcherai pas l’affaire) que le fichier TES allait être mis en œuvre par de gentils petits techniciens fonctionnaires en salopette blanche, garantissant ainsi la neutralité et le plus faible coût des interventions ? Vous imaginiez qu’il y aurait – comme cela semble évident – un appel d’offres en cas de nécessité technique indiscutable de recourir à des compétences extérieures pour installer cette monstruosité qu’est ce fichage sans précédents depuis la dernière guerre sous les auspices de Pétain ? Vous vous disiez encore, à part vous, que toute mission publique de l’état se doit d’être désintéressée financièrement, et qu’elle ne devrait obéir qu’à la seule préoccupation de l’intérêt collectif ? Mettez donc illico, et presto, vos dernières illusions de côté : cet article est pour vous :

Mais qui aura la charge du fichier monstre TES, qui provoque un émoi tel que Bernard Cazeneuve s’est finalement résolu à organiser un débat public ce 9 novembre devant la commission des lois de l’Assemblée ?

Selon nos informations, un appel d’offres devrait bientôt voir le jour, quelque part entre fin 2016 et début 2017. Contre plusieurs millions d’euros, des industriels se verront donc confier la tâche d’élargir le fichier TES, qui contient déjà les données relatives à nos passeports, aux cartes nationales d’identité.

Mais l’agence nationale des titres sécurisés (ANTS), en charge de piloter le fichier TES, n’a pas attendu l’émission de ce nouveau marché pour se doter d’aides de camp. Parmi lesquels figurent un certain Amesys, actuellement poursuivie pour complicité de torture en Libye.

L’article en question vous apprendra en toute simplicité que l’état n’a même pas eu la patience d’ attendre les résultats dudit appel d’offres pourtant légal pour s’attacher les services d’une société de bien triste renommée qui s’est illustrée judiciairement par  – excusez-nous du peu – la grave mise en accusation de complicité de tortures en Libye.  Elle a en effet conçu un système d’espionnage électronique, Eagle (auquel j’ai été l’un des rares blogueurs politiques à m’ intéresser),  ayant permis l’arrestation puis des sévices atroces sur des milliers d’opposants… Voilà qui pré-figure, n’est-ce pas, de grands   avantages en termes de protection des libertés fondamentales, que ce soit pour notre propre sécurité personnelle comme pour la confidentialité de nos informations intimes en cas de régime autoritaire… Comment peut-on à ce point, au plus haut sommet de l’Etat, littéralement chier sur la gueule de ses concitoyens avec si peu de scrupules et se regarder encore dans une glace  ? je suis vraiment sur le cul. Faites passer. Le sujet est grave. Nous devons apprendre à nous rebeller rapidement contre ce genre d’atteintes de plus en plus graves à notre liberté. Question de survie, littéralement. Et encore Amesys n’est-elle que l’une des sociétés à s’intéresser de si près à ce fichier qui s’avère d’ores et déjà si juteux pour certains économiques qui ne sont pas les nôtres. Une honte. Des rapaces qui s’achètent notre liberté.