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Méditer ? Moment d'arrêt ! avec Jacques Castermane

Publié le 13 novembre 2016 par Eric Acouphene
Vite ! Plus vite ! Augmentez la cadence !
Méditer ? Moment d'arrêt ! avec Jacques Castermane
Le mot « arrêt » est aujourd’hui, dans le monde des entreprises, entendu comme une offense à l’injonction : être performant. En même temps, je lis que la méditation est proposée aux responsables du management des différents secteurs d’une entreprise « afin qu’ils puissent "assumer" le stress auquel ils sont quotidiennement confrontés ... ! ». 
Je trouve cette proposition dommageable et pernicieuse. En effet, méditer dans le but de pouvoir maintenir, au nom d’intérêts existentiels et matériels, une cadence de travail absurde et abrutissante - sans plus ressentir les symptômes qui ont pour cause cette manière d’agir - est dangereux pour la santé.
Il m’est arrivé, au cours d’une conférence, parlant de l’importance de « l’arrêt », d’être qualifié de « réac ». Un entrepreneur m’a dit « Monsieur, j’ai l’impression que vous vivez dans un autre monde que celui dans lequel je vis quotidiennement ».
Cher Monsieur, vous êtes-vous déjà posé la question : « Pourquoi suis-je né ? » ; est-ce pour vite... vite... mourir ? Ou - et pourquoi pas dans le milieu du travail - pour incarner et célébrer les valeurs de l’être, de l’acte d’être, à travers une manière d’être et d’agir en tant qu’être humain ? 
A l’occasion des leçons de philosophie qu’il propose au Centre, André Comte-Sponville nous rappelait la réponse donnée par Montaigne à un ami qui se plaignait "de n’avoir rien fait de sa journée"... « Comment ! N’avez-vous pas vécu ? ».
Aujourd’hui, cinq siècles plus tard, à celui qui se plaindrait "de ne pas avoir eu un instant à lui tellement ses occupations sont astreignantes", je peux imaginer que Montaigne dirait ... « Comment ! N’avez-vous pas vécu ? ».

L’ « arrêt » !
Méditer ? Moment d'arrêt ! avec Jacques Castermane Rupture momentanée (au moment présent) avec notre manière d’être et d’agir habituelle. Le mental, domaine des projets, des prévisions, des spéculations, de l’anticipation, des désirs et des craintes, laisse place à notre vrai point d’appui dans l’existence, l’acte d’être : « Je suis (et – moi – je n’y suis pour rien), je respire (et – moi – je n’y suis pour rien), je vis (et – moi – je n’y suis pour rien).

L’ « arrêt » !
L’occasion de se détendre ; de se libérer des tensions ou, plus exactement, de cet état d’être tendu qui est la cause des deux pathologies dans lesquelles tombe l’homme contemporain lorsqu’il n’a jamais le temps : le burn-out ou la dépression.
Jacques Castermane
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