Il arrive
que le poème pense le poète
et l’enfante
et l’entraîne dans l’arrière-cour
du destin,
vers une basse fosse, un ravin
du côté de Tiflis
de Kostroma ou de Kazan
Et l’air se fane,
un papillon va s’éteindre
en pleine lumière,
et qu’importe alors
que le sang des vers fasse
sens,
toujours aussi gluant
que la première
et prophétique aurore
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Henri Abril (né à Mataró, Espagne, en 1947) – Byzance, le sexe de l’utopie (2016) – Editions Stellamaris