Son jour est arrivé. Elle n'a pas voulu d'un monde sous l'influence de Donald Trump.
Semaine atroce pour être parent d'ailleurs. Moult gestions explicatives à plusieurs niveaux.
Il faisait un soleil formidable. Mais ce serait une journée lourde au final.
Quand le jour s'est levé ce mardi-là, celle qui ne pissait déjà plus dans sa litière, qui souffrait d'arthrite au point de rester sur ses deux fragiles et de plus en plus frêles pattes de derrière avant de monter sur une chaise, ou d'attendre qu'on l'y monte, a couché son corps amaigri à maintenant 5 livres au sol et a souffert une dernière fois.
On a eu le temps de la flatter, de lui faire sentir que nous y étions là pour elle. Qu'elle était aimée une dernière fois. Même si on l'avait pleurée une première fois, il y a presqu'un an. on a rouvert les valves émotives. Le hasard a voulu que nous soyons 3 sur 4 de la famille sur place. Même l'amoureuse de Monkee nous as accompagné dans le deuil. On a tous tenté, avec des succès variables, de chasser les images douloureuses du chat qui souffre pour ramener les souvenirs heureux du chat heureux et joueur. Ronronneur. Toute garde baissée à se laisser flatter sur le dos dans le confort du salon.
On t'a aimé, Bine.
Bottine a vécu 20 ans et demi jour pour jour. Du 8 mai 1996 au 8 novembre 2016. Dans nos coeurs se sont placés des moments heureux, maintenant enfermés dans le coffre de nos poitrines et dans nos mémoires. Mais jamais complètement loin. On a dû faire quelque chose de bien pour la garder parmi nous pendant 20 ans. C'est justement Jazzy Jazz, que j'ai évoquée pas plus tard qu'hier, qui nous avait acheté cette petite bête couleur moufette, bébé vache, zèbre, pingouin, bébé panda, tachée en raton laveur autour des yeux, quand nous étions voisins. Elle avait eu pitié de nous en nous voyant condamné à aller faire tuer un autre chat qui ne s'était jamais raisonné à pisser au bon endroit. Elle avait été témoin de notre peine et pour la soulager, avait pris sur elle de nous payer un autre amour. Bébé cette fois. Un chat de tout juste un mois. Bébé chat qui en garderait le sobriquet jusqu'à sa mort et qui allait faire 250 tours du 5 et demi de course folle dès son arrivée, tellement elle était pleine d'énergie. tellement elle avait été privée de liberté au pet shop.
Si Monkee, sa blonde, l'amoureuse et moi avions pleuré son décès tôt en après-midi, il restait encore ma plus jeune à informer. En allant la chercher à l'école, l'amoureuse m'a accompagné et Punkee n'a pas tout de suite comprise pourquoi sa maman s'assoyait derrière avec elle. Ou elle a tout à fait compris, mais a tardé à poser la question. Ne voulait pas trop.
"Comment va Bottine?" Punkee avait quitté au matin, la voyant effondrée au sol, terrassée par un mal douloureux.
"''tit bébé 'est partie tranquillement, elle n'a pas souffert" a dit doucement l'amoureuse. Ça n'a pas freiné les larmes de Punkee, mais ça a adouci le choc. Punkee a passé le reste de sa soirée, l'oeil humide, à faire des montages photos et musicaux pour ses comptes Instagram et Facebook. Beaucoup aimés, commentés, "likés".
Elle a aussi écrit pour sa chatte chérie un petit mot qui m'a ramené les larmes.
(fautes incluses)
Voilà maintenant 20 ans qu'une magnifique petite chatte est née. 20 ans de bonheur qu tu as pu passer dans une famille qui t'aimait tant ! Malheureusement, la vieillesse arrive et qui dit vieillesse dit LA MORT...
Tu vas te retrouver dans un nouveau monde qui se nommera "le paradis"
C'est un monde remplit de petites merveilles et de petits secrets que seule toi tu sauras.
Prends soin de toi Bottine, tu me manques déjà.
XXX Punkee
(avec un coeur gros comme l'empreinte d'une de ses pattes)
Empreintes que nous avons moulées dans le plâtre pour la postérité Pour nous rappeler tout l'amour qui nous a été inspiré par cette brave petite bête sur 20 ans.
Bonne nuit, bébé chat. Pour nous, tu seras toujours là.
Quelque part dans la chaleur de nos coeurs.
Tu n'aurais pas voulu de ce nouveau monde de toute manière.
Tu seras souvenir, évocation, amour et personnels ronrons.