L’infection à Zika pendant la grossesse peut entraîner des anomalies congénitales, le lien de causalité entre l’infection chez la mère et le risque de microcéphalie chez l’enfant est maintenant confirmé, le processus d’infection du virus et ses effets sur les cellules souches neurales humaines sont documentés. Reste maintenant, et dans l’attente d’un vaccin, à pouvoir protéger les bébés in utero des effets nocifs du virus. C’est ce que propose ici cette équipe américaine, avec de premières conclusions prometteuses, présentées dans la revue Nature.
Les chercheurs de la Vanderbilt University (Nashville) et de la Washington University développent et testent chez la souris une immunothérapie administrée in utero. Les chercheurs ont isolé des souches d’anticorps à partir du sang de 3 patients ayant récupéré de Zika et ont sélectionné les anticorps les plus actifs contre plusieurs souches du virus, puis les ont testés sur des souris enceintes infectées par Zika. Après le traitement, les chercheurs ont regardé combien de souris ont survécu, combien de souris ont survécu à la gestation, et quels niveaux de virus étaient présents dans le placenta et le cerveau des souris. L’expérience montre que les fœtus issus de souris traitées par anticorps ont beaucoup plus de chances de survivre, présentent moins de dommages au cerveau, le placenta est intact :
· Les souris traitées par anticorps le jour suivant l’infection ont toutes survécu pendant au moins 20 jours, alors que seulement 40% des souris non traitées ont survécu à l’infection par Zika sur la même durée.
· Un traitement plus tardif a un taux de succès plus réduit, cependant les souris traitées 5 jours après l’infection restent encore beaucoup plus susceptibles de survivre.
· L’examen des tissus des souris en fin d’étude montre des concentrations beaucoup plus élevées de virus Zika chez les fœtus et le placenta fœtal des souris non traitées.
Il reste évidemment un long chemin à parcourir avant l’application d’une telle immunothérapie chez l’Homme, d’autant que les souris présentant une résistance naturelle au virus Zika, les chercheurs ont dû leur donner un traitement immunosuppressif pour les rendre plus vulnérables à l’infection.
Des résultats prometteurs donc à ce stade chez la souris, avec une application chez l’Homme encore incertaine.
Source:Nature November 7 2016 doi:10.1038/nature20564 Neutralizing human antibodies prevent Zika virus replication and fetal disease in mice
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