Ainsi, à la veille du scrutin, lundi 7 novembre, tous deux publiaient un article d'analyse (ici pour WeSave et là pour Yomoni) destiné à éclairer – sinon rassurer – leurs clients sur les enjeux et les conséquences possibles du vote américain sur leurs portefeuilles, dans les deux hypothèses de résultats. Le lendemain de la victoire surprise de Donald Trump, ils renouvelaient l'exercice, en exposant leurs visions détaillées des tendances (ici pour Yomoni et là pour WeSave) et de leurs stratégies à court et moyen terme pour protéger les actifs des investisseurs qui leur font confiance.
Yomoni profitait même de l'importance de l'événement pour inviter les épargnants à une conférence en ligne, au cours de laquelle Mourtaza Asad-Syed, son co-fondateur et directeur des investissements, présentait son analyse et répondait aux questions posées par les participants. WeSave n'était pas en reste, en proposant à ses clients – en ligne avec son positionnement sur une relation mixte humaine et « digitale » – de contacter ses conseillers, par mail, par téléphone ou par Twitter, pour un échange approfondi.
C'est bien dans la proximité avec les préoccupations de leurs clients – qu'ils expriment à travers une communication adaptée et délivrée au bon moment – que les robo-advisors développent leur avantage concurrentiel, beaucoup plus que par leur tarification avantageuse. En effet, si les épargnants ont conscience, confusément, que l'arrivée d'un nouveau président américain « atypique » va affecter leurs investissements, la plupart n'en maîtrisent pas les ressorts et en ressentent de l'inquiétude. Ils seront donc reconnaissants aux experts qui tentent de les rassurer en temps utile.
Bien sûr, il reste encore des opportunités à explorer. Par exemple, les explications fournies par les spécialistes des deux startups seront probablement considérées comme trop techniques par une partie de leurs clients. Pour ces derniers, il est peut-être nécessaire d'adopter un discours plus simple, plus direct et ajusté en selon leur situation individuelle (et leur portefeuille). Idéalement, il devrait être possible de « deviner » les questions que se pose chacun d'eux et leur apporter une réponse par anticipation.
Quoi qu'il en soit, la différence avec les établissements historiques est déjà criante. La plupart de ceux-là se contenteront de transmettre un rapport trimestriel standardisé, résumant en quelques lignes les péripéties survenues plusieurs semaines ou mois auparavant. Pourtant, est-il si difficile de se mettre un instant à la place de l'investisseur et d'appréhender ses attentes ? Non seulement est-ce là la base d'un service de qualité, cela représente aussi un excellent moyen de resserrer les liens avec les clients…
* Clause de transparence : je fais partie (bénévolement) de l'advisory board de WeSave.