Que dire sur ce deuxième volet des aventures de Jack Reacher si ce n’est que si on sent la volonté louable de l’équipe de proposer un film dans la même veine que l’épisode initial, le résultat final est bien loin du thriller percutant de Christopher McQuarrie, tant sur le fond que sur la forme. Caricaturale et redondante, l’écriture manque en effet nettement de profondeur, faisant passer la plupart des personnages pour de véritables coquilles vides. En outre, à vouloir étoffer à ce point le background du héros, les scénaristes finissent par lui faire perdre l’aura mystérieuse qu’il avait si brillamment acquise dans le premier opus. Sans compter que la tentative de lui mettre une fille dans les pattes n’évite pas non plus tous les poncifs inhérents à ce genre de situation, caractérisé par le papa néophyte d’un côté et l’adolescente rebelle de l’autre. De manière générale, le scénario ne brille donc pas par son originalité et n’amène pas assez intelligemment les scènes d’action que pour qu’elles aient un réel impact, celles-ci manquant trop de tension et d’authenticité.
Malgré tout, le film se laisse suivre sans déplaisir grâce notamment à son rythme enlevé et son intrigue, certes cousue de fil blanc et pas exempte de ficelles, mais plutôt efficace. En faisant preuve de beaucoup d’indulgence, on trouvera aussi au scénario une très légère réflexion sur la place de la femme dans l’armée, ainsi qu’une imperceptible critique du système militaire actuel. En finalité, Jack Reacher – Never Go Back n’est toutefois rien de plus qu’un divertissement d’action musclé misant tout sur son acteur star. Un Tom Cruise toujours aussi charismatique mais qui semble moins investi que d’habitude. Il reste bien sûr extrêmement convaincant dans les scènes d’action, et laisse deviner sa puissance dramatique dans certains échanges avec Danika Yarosh, mais on est très loin de ses meilleures performances. A ses côtés, Cobie Smulders s’éclate en revanche davantage en composant un personnage plein de vie. L’alchimie entre les deux est palpable et l’humour fonctionne à merveille. Enfin, à l’instar de son acteur vedette, Edward Zwick ne se montre pas très inspiré dans sa mise en scène, proposant une réalisation affreusement plate.En conclusion, Jack Reacher – Never Go Back s’avère donc être un thriller d’action au mieux assez moyen, au pire carrément mauvais. Sans être fondamentalement désagréable, le film est très loin du premier volet d’un point de vue qualitatif, et décroche sans difficulté la palme du moins bon film de Tom Cruise de ces dernières années. Espérons que ce ne soit qu’une simple erreur de parcours !