Le style de Bruce Machart est riche, précis, descriptif. Les paysages grandioses du Texas se mêlent aux pensées et souvenirs de Karel. L’auteur analyse à rebours les événements marquants d’une vie avec nuance et subtilité, ne prend jamais partie pour l’un ou l’autre protagonistes, inverse les impressions premières du lecteur et dresse un univers qui n’est jamais manichéen. Incontestablement, j’adore ce roman qui me sort de mes lectures habituelles – je lis peu de littérature américaine – et j’aime surtout ces portraits d’hommes faibles ou tendres, violents ou lâches, jamais tout à fait droits, souvent malhonnêtes, victimes jamais innocentes, orgueilleux, blessés, fils abandonnés, pères indignes et aimants , amoureux…
En comparaison, les femmes de Bruce Machart sont fortes, dignes, libres, honnêtes, mystérieuses, idéales au regard des quatre frères orphelins.
Bruce Machart a publié en 2014 un recueil de nouvelles intitulé Des hommes en devenir consacré aux portraits d’autres hommes américains hantés par leur passé. Je ne l’ai pas encore lu mais je suis curieuse de lire ce que vous en avez pensé.
D’autres avis sur Le sillage de l’oubli : Ingannmic, Krol et ClaudiaLucia, ; et sur Des hommes en devenir : Kathel, Jérome, et Krol.
Le sillage de l’oubli – Bruce Machart
traduit de l’anglais (américain) par Marc Amfreville
Gallmeister, 2013, 394 p.
Première traduction française : Gallmeister, 2012
Première publication : The wake of forgiveness, 2010
Challenge concerné
Challenge Multi-défis 2016 : Un livre présent dans ma PAL depuis plus d’un an