Jean Teulé nous offre vraiment «comme une respiration» (vient de sortir chez Julliard ; je l’ai lu sur Kindle, mais existe broché) dans notre vie quotidienne, dans notre vie intérieure, dans nos lectures, dans notre attitude envers les médias… Ces trente textes (et photos ou dessins parfois) sont trente moments de grand bonheur. C’est d’autant plus fort que le style efficace et si personnel de l’auteur se déploie avec la même liberté que l’on connaissait dans ses ouvrages précédents. L’imagination (et sans aucun doute beaucoup de sa propre existence) de Jean Teulé s’est mise au service du côté souriant de la vie. Et c’est magnifique ! Dès le premier texte « Cui cui », nous avons le thème général : une maison « qui n’est pas bleue », comme celle de Le Forestier à San Francisco, où il ne pense pas au bruit du monde. Cela se termine par : « Nom de Dieu de nom de Dieu, quelle maison ! Autant dire qu’elle n’est pas à vendre. »
Ce sont des faits divers qui se passent dans le train, dans un terrain vague, à la plage, dans le métro, dans un avion… qui ont comme protagonistes des jeunes, des vieux… nous les humains, quoi ! On y évoque « Petite fleur » de Sidney Bechet, la calligraphie, la messe trop longue, une palombe tombée du nid, un viaduc, la langue des Rolling Stones. Les sujets concernent le langage, la solitude, la beauté, les apparences, les rapports avec ses proches, la bêtise, la nature, la vieillesse… et la poésie, comme dans le 13e texte intitulé « Voyager avec toi ». La phrase complète est « Voyager avec toi, c’est déjà être arrivé ! »
Croyez-moi, vous ne regretterez pas cette lecture, c’est réellement un grand moment de bonheur ! Est-ce si fréquent en ce bas-monde ? Merci, Jean !
(Ce texte vient d’être mis en ligne sur le site littéraire « lire est un plaisir », où j’ai le plaisir de « poster » des textes…)