Toutefois, on ne jette pas un travailleur comme on abandonne un mégot...Ou alors, ça se consume, et ça enflamme.
Je me suis posé la même question lorsque, consultant, j'ai travaillé de manière éphémère pour le compte d'une entreprise d'armements dont les produits phares étaient des engins du genre mine anti-personnel et bombes à fragmentation. La mission consistait à identifier les raisons du malaise du personnel...La moitié d'entre eux vivaient dans un état de double contrainte infiniment plus pernicieux que celui du héros de l'historiette des deux chemises : dénoncer dans sa vie extra-professionnelle les produits issus de son activité professionnelle, autrement dit être en permanence déchiré entre deux motivations de sécurité très puissantes.
Toutefois, on ne laisse pas tomber un collaborateur comme on largue une munition...Ou alors, ça explose, et ça fait mal.
Crédits :
Merci, pour cette composition, à Richard, cité par SoAnn, qui nous dit : Il a pris cette photo à San Martin d’Empuries, en Espagne, le 17 avril 2007. Et inspiré par l’explosion de son chargeur de batterie d’appareil photo (!), il l’a appelée ce qui nous consume en l’accompagnant d’un texte très vrai.
Merci à la manufacture Tabacofina Vander Elst qui a roulé cette Belga, et au geste artistique du fumeur – l'absence de maculation par un rouge à lèvres encourage cette inférence – anonyme dont le mégot est tombé avec l'angle voulu à la distance convenable de l'intersection de deux joints de pavage.
Merci à Sant Martí d'Empúries pour le choix judicieux de ses pavages.