Signalé hier par Cendra, une dépêche de YahooNews titre: “Pour l’Europe, les blogs sont une forme avancée de lobbying”, reprenant un article de Courrier International (lui-même reprenant un article d’un journal bulgare “Kapital”) encore plus explicite “Quand les blogs inquiètent les eurodéputés”.
Qu’y apprend-on ?
- Pour une députée européenne socialiste estonienne: “Jusqu’à présent, la blogosphère était un espace de bonnes intentions, avec un discours relativement franc et ouvert,…. Beaucoup de gens font confiance aux blogs. Cependant, du fait de leur banalisation et de leur multiplication, les blogs sont également utilisés par des personnes de moins en moins scrupuleuses…,. jusqu’à présent, nous n’avons pas considéré les blogueurs comme une menace, ces derniers peuvent polluer considérablement le cyberespace”. Courrier International rajoute: “Ce rapport de la députée Mikko a reçu le feu vert de la commission de la Culture et de l’Education et sera bientôt voté en séance plénière du Parlement”.
- Pour un autre eurodéputé, l’Allemand Jorgo Chatzimarkakis: “Les blogs sont aujourd’hui un puissant instrument de communication et peuvent être considérés comme une forme avancée de lobbying. Et constituer, en tant que tels, une menace”. Courrier International rajoute: “Traduite en langage compréhensible, cette formule absconse du député européen veut dire l’expression d’une opinion différente de celle communément admise par la Commission ou par un autre organisme européen”.
Entendons-nous bien, on trouve tout sur les blogs, du pire et du meilleur, comme dans l’écrit-papier ou les écrans télévisuels. Et je trouve donc normal que la loi s’applique à eux comme aux autres médias.
Mais assimiler les blogs à une pollution ou à une “forme avancée de lobbying”, quand on sait la puissance, l’importance et l’influence des lobbies financiers à Bruxelles, me semble non seulement déplacé, mais stalinien par l’amalgame ainsi commis.
Les blogs sont actuellement, face à la quasi-unanimité de la classe politique et des médias les seuls outils d’expression démocratiques qui reflètent l’opinion publique face à l’impérialisme pro-“Europe des financiers” dominant. Pour beaucoup d’entre eux, ils sont indispensables pour que le débat citoyen subsiste dans la médiocre médiacratie sarkozienne. Les encadrer davantage que les autres médias constituerait une grave mise en cause de la démocratie et, quand la démocratie est à terre, que nous reste-t-il d’autre que la violence ?