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Pendant 13000 ans, les bienfaits des Premières Nations sur l'environnement...

Publié le 10 novembre 2016 par Jann @archeologie31
L'occupation humaine est généralement associée à la détérioration de l'environnement, mais une récente étude a montré que l'occupation continuelle, pendant 13000 ans, des côtes de la Colombie Britannique par les premiers occupants du continent nord-américain, a eu des effets opposés en
améliorant la productivité de la forêt tempérée humide.
Pendant 13000 ans, les bienfaits des Premières Nations sur l'environnement Photo credit: Will McInnes/Hakai Institute
Andrew Trant, professeur à la Faculté de l'Environnement de L'université de Waterloo et à l'Ecole de l'Environnement, des Ressources et de la Durabilité, a conduit l'étude en partenariat avec l'Université de Victoria et l'Institut Hakai. La recherche combine les données de télédétection, géologiques et archéologiques des zones côtières où les Premières Nations ont vécu pendant des millénaires.
Il s'avère ainsi que les arbres situés sur d'anciens sites d'habitation sont plus grands, plus larges et plus sains que ceux des forêts environnantes. Cela est dû, en grande partie, aux dépôts de coquillages et au feu.
"C'est incroyable qu'à une époque où tant de recherches nous montrent les héritages négatifs que les peuplent laissent derrière eux, qu'ici ce soit l'histoire inverse" rapporte Trant, "ces forêts sont en plein essor grâce à leurs liens avec les Premières Nations côtières. Pendant plus de 13000 ans, environ 500 générations, les gens ont su transformer ce paysage. Ainsi, cette région qui à première vue semble vierge et sauvage, en réalité, a été forment modifiée et améliorée par le comportement humain."
La pêche des coquillages intertidaux (dans la partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées) s'est intensifiée dans la région sur les 6000 dernières années; cela a engendré une accumulation d'immenses dépôts de coquillages, jusqu'à plus de 5 mètres de profondeur dans certains cas, recouvrant des milliers de mètres carrés de zones forestières. Cette pratique à long terme de récolte des coquillages et de dépôt des restes à l'intérieur des terres a apporté d'importants nutriments marins aux sols au fur et à mesure de la lente décomposition des coquillages, libérant du calcium avec le temps.
région du parc marin Hakai Lúxvbálís Conservancy et du détroit d'Hecate Carte de la zone étudiée. Source: Nature
L'étude a examiné 15 anciens sites d'habitat dans la région du parc marin Hakai Lúxvbálís Conservancy et du détroit d'Hecate. Ils ont utilisé la télédétection et des méthodes écologiques et archéologiques pour comparer la productivité des forêts en se concentrant sur le cèdre rouge de l'ouest. Les travaux ont révélé que la disposition et le stockage des coquillages, ainsi que l'utilisation du feu par les habitants, ont modifié la forêt suite à l'augmentation du pH du sol, l'apport d'importants nutriments et un meilleur drainage du sol.
Cette étude est la première à découvrir que l'utilisation à long-terme des ressources intertidales a amélioré la production forestière.
Trant estime que des découvertes similaire seront faites dans les sites archéologiques situés le long des zones côtières mondiales. "Ces résultats modifient notre façon de penser le temps et l'impact environnemental. De futures recherches impliqueront plus d'études de ces paysages modifiés par l'homme afin de comprendre l'ampleur de ces changements inattendus."
Lien vers l'étude:

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