La spiritualité en Islam, est une quête de sens, une donnée objective
de l’identité humaine. En faire la promotion c’est insuffler l’éthique
dans le quotidien. Dieu, l’Absolu, permet d’exprimer la crainte,
l’espérance, la confiance, et l’amour. Aimer, c’est se préparer à
l’épreuve qui montre la voie de la foi. La foi c’est se réconcilier sans
démission. C’est vivre avec Dieu parmi les hommes, dans l’exigence de
la quête de libération. Le Coran nous invite au bel exil, la quiétude
dans la solitude, pour acquérir la force dans l’adversité. C’est devenir
la conscience éveillée des opprimés, au nom d’une citoyenneté
spirituelle, un engagement responsable façonné par le cheminement de la
foi. Il appartient à toute spiritualité de témoigner au cœur de la cité,
du sens de la vie. Ensemble, elles peuvent assumer le rôle de
catalyseur offrant à la société des repères. Le juif m’enseigne la
complexité et la nécessaire nuance, le chrétien, que Dieu est amour,
l’athée ou l’agnostique, que la foi ne s’oppose pas à la raison, et ne
confond pas ma conviction avec des certitudes exclusivistes, le
bouddhiste, que ma foi est une école de la paix, de maîtrise de soi, et
de sérénité, et mes maîtres musulmans, que ma foi impose le prix de
l’effort permanent. Avec toutes ces spiritualités, l’horizon humain est
identique, réformer l’espace de son intériorité, le sens du jihâd.
La gestion de ces tensions est la condition d’accès à ma foi qui libère
des illusions et offre une lucidité en quête de l’Absolu. Etre
autonome, sujet de son histoire, acteur de sa cité, capable de
s’exprimer de façon audible, de prendre une position critique et une
décision circonstanciée sur les questions de société, tel est le souci
du citoyen qui ne met pas sa foi en veilleuse. Avec maître Sadek Charaf,
(1936-1993), je proclame que « le dialogue n’est pas l’extinction de soi en l’autre, mais une construction perpétuelle de soi avec l’autre ».
La spiritualité libératrice refuse une société tournée vers
l’exclusion, qui renforce un communautarisme destructeur de l’altérité
culturelle. Il nous faut sauvegarder une pluralité de référence
identificatoire. Je dirais avec Roger Garaudy « une résistance qui
serait un souffle nouveau, pour participer à un avenir qui ne serait pas
le simple prolongement du passé, mais l’action incessamment créatrice
du futur, qui a déjà commencé ». Inshâ Allâh.
Yacob MAHI- Islamologue
Synthèse des thèmes du Colloque 2014
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