Magazine Société
Comme tous les ans, l'ONG Privacy International a attribué son palmarès des personnes et organismes les plus liberticides. La section française a une nouvelle fois exclu Nicolas Sarkozy de la compétition pour "racolage actif et passif, exhibitionnisme et outrage à magistrat" (sic). Pour rappel, si les termes des palmarès utilisent le ton de l'ironie (avec notamment des noms de prix très évocateurs: prix Novlangue, prix Orwell, prix Voltaire de la vigilance,...), le traitement des dossiers et l'objectifs n'en sont pas moins sérieux, voir graves. L'organisme assure ainsi un traitement rigoureux des dossiers avec un jury composé de sociologues, de magistrats, journalistes, artistes et membres de collectifs de défense des droits civiques (le président de l'association "ordinateurs de vote" par exemple). Les nominés sont issus de propositions argumentées et documentées transmises par qui le souhaite au jury du prix.
Cette année le jury a primé le Conseil constitutionnel pour sa défaillance à garantir les droits constitutionnels en France, le professeur Gorwood, chercheur à l'inserm pour son enquête SAGE visant à étudier la responsabilité de l'ADN dans le comportement des jeunes, et Brice Hortefeux pour sa politique d'immigration. Denis Olivenne et la société Taser France sont primés dans la catégorie entreprises. Dans la catégorie Localités, le président de l'Université Lyon II est, entre autres, primé pour ses methodes de surveillance des étudiants. France 2 est primé pour la diffusion de son reportage "Expulsion mode d'emploi" (dans l'émission Envoyé Spécial), visite embarquée dans la police de l'immigration. "Pour l'ensemble de son oeuvre" sont primés Google et le fichier Base Elève de l'Education Nationale.
Le prix Voltaire de la résistance a cette année été attribué au Collectif Refus ADN, au syndicat des professionnels infirmier pour son refus des bracelets électroniques sur les patients d'hopitaux et le collectif "Ploremel sans vidéo".
L'an dernier, le 2 mai 2007, a été délivré le premier palmarès international lors d'une cérémonie à Montréal. Le prix société est attribué à la firme Choicepoint pour sa base de donnée intrusive sur les personnes (qui double encore une fois Google...). Pour les personnes, Stewart Baker, ancien conseiller américain à la sécurité nationale, qui devance Vladimir Poutine et Tony Blair notamment. Le prix du gouvernement le plus répressif va au Royaume-Uni. L'Organisation internationale de l'Aviation civile (organe des Nations Unies) remporte le prix des projets pour son accord sur le Passeport biométrique.