Nombre de lecteurs d’Artetvia – et surtout de lectrices – ont certainement eu le plaisir de lire dans leur enfance les romans de Thérèse de Marnyhac, plus connue sous le nom de T. Trilby. Ces histoires charmantes, fraîches et très morales – ce qui n’exclut pas des passages plus difficiles (nous ne nageons pas dans de la guimauve ouatée, vraiment pas, relisez donc En avant !) – ont été illustrées pour la plupart d’entre elles par une artiste au style inimitable, aisément reconnaissable : Manon Iessel. Mais qui est-elle en réalité ?
Au début des années 1930, très jeune donc, elle débuta une très longue ((30 ans) collaboration d’illustratrice pour les éditions pour la jeunesse Gautier-Languereau, célèbre pour son personnage de « bande-dessinée » pour enfants, mais peu appréciée par les Bretons, Bécassine.
Elle illustra de très nombreux romans, notamment la plupart des œuvres de T. Trilby. On lui doit aussi des illustrations pour des revues de jeunesse (Bernadette, Ames vaillantes, Capucine…). Elle a travaillé également pour la publicité, en dessinant des affiches, cartes postales, pochettes de disques et même des catalogues de vêtements pour enfants. Elle finit sa vie modeste et tranquille en 1985.Son style est à la fois très personnel et très « de son époque ». De son époque, car elle adopte les caractéristiques de l’Art Déco : un trait vif mais pas nerveux, clair, précis, presque géométrique. Très graphique. Très personnel, car on sent qu’elle savoure à croquer un enfant joufflu, une fillette espiègle, un garnement parisien. Son dessin est tout en sensibilité, sans sensiblerie, charmant et frais.
Les aquarelles originales passent parfois en vente aux enchères. Les prix restent raisonnables.Alors, si vous ou vos enfants lisez un roman de Trilby, prêtez attention aux dessins. Vous serez conquis, à n’en pas douter.