Là-bas s’en fut Alejandra,
au jardin blanc
où la mort fait pousser des fleurs
sur les miroirs ;
et il n’y eut plus au monde
que le rêve impénétrable d’une enfant
qui tient dans sa main la poésie
comme une flamme criant
bois-moi.
*
Allá fue Alejandra,
al blanco jardín
donde la muerte cultiva flores
sobre los espejos;
y ya no hubo más mundo
que el sueño impenetrable de una niña
sosteniendo en su mano la poesía
como una llama que grita
bébeme.
***
Alejandra Pizarnik (Buenos Aires, Argentine 1936-1972) – Traduit de l’espagnol par Stéphane Chabrières