"Ce que dit la philosophie est fort juste : la vie ne peut être comprise qu'en se tournant vers le passé. Mais elle ne peut être vécue qu'en se projetant vers l'avenir. " Soren Kierkegaard
Nicolette revient à Cooley Ridge, sa ville natale dix ans après la disparition de sa meilleure amie Corinne, dont le corps n'avait jamais été retrouvé. Or le père de Nic affirme avoir vu Corinne. Quand ? Où ? Nicolette décide de rentrer chez elle pour le découvrir et s'occuper de ce père atteint de la maladie d'Alzheimer. Mais à peine est-elle rentrée qu'une autre jeune fille disparaît. Pendant les deux semaines qui vont suivre la tension va monter... L'auteure choisit de nous raconter ces deux semaines haletantes à rebours : en commençant par le jour 15 pour revenir petit à petit au jour 1.
"Cette histoire, je ne peux la raconter que par fragments. En la retraçant petit à petit. En remontant petit à petit le cours des évènements. Pour vous montrer sa beauté, avant son ignominie"
Les frontières entre mensonge et vérité s'estompent au fil de la narration, la disparition des jeunes filles étant filtrée par le biais de la rumeur de cette petite ville de province. Or la rumeur prend bien souvent ses sources dans le réel :
"Une graine semée dans l'humus, qui prend vie d'elle-même. Tout s'entremêle - la vérité, la fiction - et, parfois, il est difficile de faire la part des choses - Donc se rappeler de ce qui relève de la Vérité." p. 138
Mais quelquefois, le mensonge reste la plus sûre façon de se prémunir contre le réel, la seule façon de survivre face à une vérité destructrice.
L'enquête avance par touches, de secrets en secrets, les personnages se dessinent...
Si cette construction a le bénéfice d'être originale, elle reste assez déstabilisante pour un esprit cartésien qui avance linéairement sur l'échelle du temps.
La psychologie des personnages reste somme toute assez sommaire.
Présentation de l'éditeur : Editions de la Martinière
D'autres avis : Lecture que je partage avec Sandra de Bellepage
Evanouies, Megan Miranda, Editions de la Martinière, octobre 2016, 448 p., 21 euros
Merci à Arnaud de l'agence Anne et Arnaud.