Sibylle voit son univers de déliter peu à peu : un divorce, puis son fils qui part à la dérive. Sur un coup de tête elle décide d'entreprendre un voyage à cheval dans les montagnes du Kirghizistan avec ce fils qui frôle dangereusement la délinquance. Pour le sauver, pour le retrouver, pour se sauver elle-même, peut-être. Petit à petit le fils comprend que aimer et accepter est bien plus difficile que haïr et rejeter. Et pourtant, aller vers les autres s'avère nécessaire à plus d'un titre !
- Le style avec ces phrases courtes qui, à mes yeux, n'apportent rien :
"Alors elle pose le verre, renverse trois gouttes de vin sur son pull -noir heureusement-, s'essuie tout en allant rapidement dans la cuisine. Elle se précipite vers le four, l'éteint et cherche la manique qui devrait être sur le plan de travail mais n'y est pas, elle cherche, trouve, ouvre la porte du four et doit reculer pour éviter le nuage de buée brûlante. Elle sort le plat, un rôti de porc qu'elle accompagnera des légumes préparés plus tôt" p. 33
"Aller vers les autres, c'est pas renoncer à soi." p. 138
- La fin convenue, peu crédible
- Mauvignier s'inspire encore d'un fait divers et j'ai trouvé cela dérangeant dans le sens où en mai 2016 le père Renaud François sortait effectivement un récit de son voyage avec son fils Tom : "Dans les pas du fils", par Renaud&Tom François et Denis Labayle, chez Kero; Seulement quelques mois plus tard, Mauvignier écrit une version romancée, et par sa notoriété fait de l'ombre au récit du père. Dans cet article passionnant de Nicolas Gary dans Actualitté Renaud François parle d'un viol comme si l'écrivain s'était immiscé dans leur intimité pour voler le rapport précieux du père et du fils. Alors cette utilisation du faits divers est-elle une vision de la littérature assumée ou ici un manque de délicatesse prégnant ?
Voici la page Facebook du périple du père et du fils : Dans les pas du fils
L'avis de Chinouk sur le récit de Renaud et Tom
Présentation de l'éditeur : Les éditions de Minuit
Continuer, Laurent Mauvignier, Editions de Minuit, 2016, 240 p., 17 euros