MaMA Festival 2016, Paris, du 12 au 14 octobre 2016, jour trois!

Publié le 25 octobre 2016 par Concerts-Review

MaMA Festival 2016, Paris, du 12 au 14 octobre 2016, jour trois!

Charles Eloy.

Après une sieste, je me pointe au Cabaret Madame Arthur. L'équipe du showcase Bande de Pimp' - organisé par Bande de Sons - La Cartonnerie, le Chabada et la Coopérative de Mai - nous présente trois groupes émergents de la scène française : Eagles Gift, Youth Disorder et Judy.

Le morceau "Pretend to be dead" nous plonge de suite dans un rock psychédélique sombre avec un envoûtement chamanique. Le clavier sonne comme l'orge électrique de feu Ray Manzarek des Doors et les soli de guitare aériens avec des reverbs, des distos remplissent l'espace du Cabaret Madame Arthur. Les échos dans les voix sont omniprésents.

Morning Anxiety: la chanson débute par un puissant son de batterie carrée, suivi des autres

Les autres pop songs, enfumés d'un rock psychédélique, relèvent du mystique.

Set list : Pretend to be dead,Night Walker,Morning Anxiety,Drifting Away,Lighting Bolt

Ils n'ont pas la vingtaine dépassée et possèdent un potentiel de talent. Les groupes Artcic Monkeys, Queens of the Stone Age ont inspiré leurs compositions. Le jeu de guitare est millimétré. J'ai l'impression qu' ils essaient de garder la concertation. Les morceaux s'enchaînent. Techniquement, c'est parfait. Le chanteur jouant de la guitare regarde souvent vers le balcon de la salle et son immobilisme contraste avec l'énergie dégagée du groupe, avec un bassiste qui saute comme Flea des Red Hot Chilli Peppers. Un collègue chroniqueur a même l'envie d'aller le secouer.

Set list: Teach Me, Another Minutes, Metonimy, Love you grace

Le trio électro pop, originaire de Reims, clôture le showcase Bande de Pimp'. Les musiciens sont habillés en pantalons noirs et T-shirts blancs. Il me semble qu'ils sont détendus sur scène.

"Oupos" sonne comme un savant mélange de pop, bass music, rap et électro. La voix grave à la Dave Gahan et mélancolique, transformée par un vocoder est secondée par un solide jeu de batterie.Les musiciens passent d'un instrument à l'autre : guitares, basse, deux synthés, batterie classique, sampler.

Judy, un trio qui apporte un vent de fraîcheur à l'électro-pop.

Set list: Walkers in the sand,Enjoy,Take me back,In the dark,Oupos

Trois garçons et Lola, la bassiste. Un ouragan de décibels secoue littéralement nos oreilles. Les quatre musiciens, banlieusards du sud de Paris nous distillent une musique super puissante chantée en français. Les influences sont Nirvana, Foo Fighters, Ty Segall.

Le chanteur gerbe toute son énergie dans le micro. Ses hurlements sont accompagnés des riffs de guitares et autres anomalies de fréquences.

J'en suis à mon troisième jour du marathon de concerts de MaMa Festival avec au compteur plus de 25 concerts. Parfois, je reste au bout de la salle, car les oreilles sont assommées.

Au milieu du concert, je les croyais crevés. Une pause de 30 secondes et les musiciens reprennent un show énergique. Ils sont increvables. Le chanteur ne boit pas beaucoup. Par conséquent, la voix est devenue enrouée.

Longue vie au rock authentique sans compromis, ni concessions

Set list: Meilleur ami, Royaume de la douleur, Paroles m'assomment, Je suis crétin, Consensuel, Restons en là, Je perds mon temps

Le surréalisme belge n'a pas de limites. Le groupe Le Colisée venant de Bruxelles surprend par leur musique extravagante.

David Nzeyimana, d'origine rwandaise évolue sur scène avec quatre musiciens.

Le morceau "Donnie Darko", chanté en anglais, débute par des couches synthé new age. Ensuite les autres instruments prennent le relais. Des arrangements raffinés nous emportent dans l'univers du groupe. Dans le morceau "Géraldine", la voix de David a des similitudes à celle de Laurent Voulzy.

Le morceau "la fin des temps" est parsemé discrètement de rythmiques africaines.

Set list : Osaka, La fin des temps, Géraldine, Kojiko, Donnie Darko, Les dieux fous, Age of love, Coconut

pop/rock/folk - Backstage by the Hill

Un grand cru bordelais. En effet, Jérôme Amandi (Talisco) est né à Bordeaux et il a pris de la bouteille lors de ses tournées américaines.

Il s'aventure dans le folk rock américain. Quelques touches de touche de trip hop et des nappes d'électro garnissent les arrangements. Un batteur (batterie classique et pad) et un guitariste le secondent efficacement.

Son concert est une invitation à l'évasion dans les grands espaces du sud-ouest américains. Un écorché vif dans son inspiration nous transportant dans différentes ambiances. Sa musique est millimétrée et efficace et paradoxalement laisse de la place à la fantaisie et des expérimentations sonores hétéroclites. Talisco a le secret de tenir en haleine un public hétérogène.

La chanson "Your wish" est agrémentée de riffs saccadés de la guitare, tandis que le chant dans la chanson "The keys" est plus aérien, avec un fond musical construit sur des échantillonnages électro.

Talisco a un effet cinématographique. Après le concert il me laisse en mémoire le lyrisme des films western-spaghetti avec Clint Eastwood.

Set list: Monster, Sorrow, Follow me, Martian Man, Stay, Your wish, Loose, The keys

Le quartet "Wall of Death" - composé de la chanteuse et bassiste Rachel Fannan et de trois musiciens (un batteur, un claviériste et un guitariste) - monte sur scène. Le départ des membres du groupe et l'arrivée au début de cette année des Californiens Rachel Fannan et James Hurst n' a pas changé l'âme du groupe et peut être considéré comme une évolution. Durant le concert, la voix de Rachel Fannan n'est pas transformée à outrance par des artifices technologiques. Un grand exploit dans la musique psychédélique. L'aspect humain garde le dessus sur les machines.

A partir d'instruments vintage dont le mellotron, "Wall of Death" dépoussière le rock psyché.

set list: For a lover, Thunder sky, Little Joe, All mighty, Loveland, In your arms, Memory, Dreamland

La septième édition de MaMA Event a tenu toutes ses promesses et démontre que ce dernier s'est bien ancré dans le circuit mondial des rencontres professionnelles de l'industrie de la musique et du spectacle. J'ai noté qu'il y avait une attention particulière à reprendre toutes les tendances de la musique actuelle. Certes pas une tâche aisée pour un chroniqueur, car il nous est impossible de connaître tous les styles.

De ce marathon de plus de 120 concerts étalés sur trois jours, je me suis limité à rédiger 16 chroniques.

Même après plusieurs participations à MaMA Event, il y a toujours cette ambiance des quartiers Montmartre et Pigalle avec les salles de concerts mythiques qui vous poussent à découvrir, même si la fatigue vous envahit. Les journées sont pratiquement de 10 heures à 2 heures du matin et vous avez une envie de continuer la fête qui tourbillonne dans la tête.

Conclusion, à la prochaine édition.