Présidentielles à tous les étages…

Publié le 08 novembre 2016 par Marc Vasseur

C'est une reprise, j'espère arriver à un rythme de 3 ou 4 billets par semaine. Premier billet forcément un peu bordélique, trop de choses à écrire, à formuler, à poser.

Depuis des semaines, nos bons médias nous déversent chaque jour notre pitance de politique à toutes les sauces souvent indigestes et pâteuses. Des Etats Unis à la France, nous sommes dans l'incapacité de nous en extraire. Doucement mais sûrement, nous nous enfonçons toujours un peu plus dans la peur, les phobies sous toutes ses formes... pauvres, fonctionnaires, arabes, noirs, jaunes.

Peur qui fait désormais partie de notre quotidien de bons français et ce depuis déjà quelques années. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, les Etat Unis avaient été épargnées lors des élections de 2008 et 2012. Néanmoins, force est de constater que celle de cette année dépasse toutes les désespérances... et qu'au fond l'élection de Barak Obama ne fut qu'une mise entre parenthèses dans cette descente aux abîmes du débat public.

Chacun aura beau jeu de se parer de ses plus belles plumes d'oie blanche pour nous expliquer que nous sommes à l'aube d'un grand danger, du retour de la peste, d'un pas certain vers une prochaine guerre... cependant, on parle de quoi ? qui par son vote, doit sauver qui ?

Le peuple, les citoyens, le monde politique en pleine déliquescence intellectuelle, morale et éthique ? Alors non, je n'ai pas envie de voter pour le moins pire... ce coup là, on nous le fait depuis plus de 20 ans et encore au début, nos politiques faisaient mine d'avoir encore des différences. Aujourd'hui, à force de trahisons, ils ne font même plus l'effort. Préserver les avantages acquis d'une caste en sacrifiant tout avenir à la grande masse des besogneux, sous couvert de modernité et d'inéluctabilité. Les Politiques ayant acceptés de sacrifier toute vision de société pour se consacrer à la gestion d'une pseudo loi économico-naturelle... nouveau paradigme du pauvre politique dépourvu de toute vision et de toute remise en question.

Car fondamentalement, le problème est bien là, à travers ce gros mot, dans cette insécurité sociale et culturelle grandissante. Où à chaque scrutin, on feint de s'étonner de la monter des tendances les plus " grégaires " de nos sociétés. Peut-on pour autant condamner ces électeurs ? Non, part contre il convient de s'interroger sur la logique qui prévaut de soutenir un Donald Drump, héros de la mondialisation et de la dérégulation financière, pour tenter d'endiguer ce déclassement social qui ne fait que grandir au sein des populations occidentales.

Face à cette réalité (on y reviendra par la suite), Droite et Gauche de gouvernement oppose au pire la fameuse " théorie du bon sens " - pour la droite -, au mieux " c'est pour votre bonheur " - pour la gauche - avec comme outil de communication privilégié, le gimmick usé jusqu'à la corde du défaut de pédagogie. Même si il semble, que le prochain Président français se passera de pédagogie pour privilégier la voie des ordonnances... au prétexte qu'il est légitime... alors qu'on sait déjà que ce dernier sera un élu par défaut, comme tant d'autres me direz vous. Et c'est bien pour ça que faute de choix probant, je ne participerai pas à cette mascarade du second tour - en l'état au 1 comme au 2 tour, ça sera un vote blanc " non... ça ne sert à rien... ah ben merde alors, je ne savais pas... et sinon il servira à quoi le bulletin ? ".

Oui ce n'est plus possible que le citoyen soit en quelque sorte sommé de choisir entre le moins pire du pire... et nul besoin de se voiler la face, nous en sommes bel et bien là, les Français vont devoir choisir le Président le moins pire des pires. Comme aujourd'hui aux Etats Unis.

Car si les médias sont souvent complaisants - et surtout les dirigeants de presse -, on ne peut malheureusement pas dire que les hommes et femmes politiques actuels haussent de manière notoire le niveau des débats. Certains nous refaisant le coup de l'ascenseur social en panne - pour les plus vieux on a juste le sentiment de se retrouver devant les Guignols de l'info avec la 'nalyse arrosée de poire avec Serge July et Philippe Alexandre - ; les autres se frappant vaillamment le torse en beuglant " la République, c'est double ration de Frites ". Pour le reste c'est bonjour tristesse intellectuelle, si ce n'est prendre quelques bribes d'éléments statistiques mal digérées - ça fait sérieux et posé - en nous promettant de singer tel ou tel nouveau modèle... avant-hier le Japon, hier l'Espagne, aujourd'hui l'Allemagne, demain la Chine et après demain le néant.

Et pourtant, la société bien au-delà de ses chaos actuels doit faire face à des défis majeurs. Et "nos" politiques sont coupables, coupables de ne s'intéresser qu'à eux-mêmes alors que la matière existe, les spécialistes sont là, encore faut il avoir le courage de vouloir appréhender sérieusement et avec humilité ces sujets fondamentaux.

Et malgré tout, cette présidentielle sera de bas étage.