Nous n'avons pas besoin d'argent, mais de savoir. Venez en Algérie, il y a un potentiel de développement énorme", ce sont les mots du président de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci) France, et représentant à l'international du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Kaci Aït Yalla.
Il venait de relayer le discours du consul général de Marseille, Rouibah Boudjemaa, qui a sérié les bonnes opportunités pour investir en Algérie. L'appel du représentant algérien à la cité phocéenne est sans équivoque : "Toutes les pesanteurs bureaucratiques seront levées et il n'y aura aucun problème pour l'attribution de visa."
Organisé jeudi après-midi par la CACI France, dans le cadre de la Semaine économique de Marseille qui a pris fin hier, l'événement "Algérie : terre d'innovation dans le numérique" s'est transformé en une véritable campagne de promotion et de marketing auprès des investisseurs français.
Devant des invités de marque, des élus de la région Paca et de la mairie de Marseille, les représentants du FCE ont essayé de vendre la destination Algérie. Kaci Aït Yalla s'est adressé aussi bien aux investisseurs français qu'à la diaspora algérienne qui "représente un potentiel de 400 000 chefs d'entreprise avec une base financière de 200 milliards d'euros". Le responsable du FCE à l'international les a incités à investir dans leur pays d'origine où ils trouveront toutes les facilités. Kaci Aït Yalla a parlé de l'effondrement des prix du pétrole et de la nécessité pour l'Algérie de relancer son économie avec un nouveau modèle de croissance. "Il y a des besoins sociaux grandissants, un potentiel énorme en main-d'œuvre, des réserves de change les plus importantes en Afrique, des richesses innombrables en ressources énergétiques, gaz, pétrole et l'énergie solaire", a-t-il dit. Nazim Sini, modérateur du forum, a souligné tout l'intérêt qu'auront les entreprises françaises à s'implanter en Algérie. Selon lui, "seulement 15% des entreprises algériennes sont connectées à internet et 8% possèdent un catalogue".
Mettant en avant "tous les atouts que possède le pays, qui reste un champ vierge pour le développement du numérique", l'intervenant cite en exemple le e-commerce qui y est encore à ses balbutiements avec 180 sites marchands uniquement. Il affirme aussi que "la main-d'œuvre algérienne est l'une des moins coûteuses". "Elle est moins chère que la main-d'œuvre chinoise", dit-il en soulignant l'attractivité du marché algérien qui a permis à Wiko, une entreprise marseillaise de smartphones, et à Gemalto, qui a réalisé les cartes d'identité et les passeports biométriques, de faire d'excellentes affaires.
Karim Cherfaoui, jeune chef d'entreprise et membre du FCE, insistera lui sur les potentiels que recèle l'Algérie qui forme 30 000 ingénieurs en informatique et qui met en place un écosystème favorable au développement du numérique. Pas seulement. L'orateur, qui a mis l'accent sur la mise en place d'un cadre législatif adéquat pour le développement du numérique, le e-commerce et le payement électronique, est revenu lui aussi sur l'intérêt qu'ont les entreprises françaises, ou autres, à investir en Algérie qui possède, selon lui, la minute énergétique la moins chère dans le monde et bien d'autres potentiels.
L'événement qu'a organisé la CACI dans le cadre de la Semaine économique de Marseille, qui a clôturé hier sa dixième édition dédiée à une Méditerranée connectée, a été un appel du pied aux investisseurs étrangers en Algérie dans un contexte de crise due à la chute brutale des cours du pétrole sur les marchés internationaux. Cassant un peu avec la thématique de l'événement constitué de plusieurs forums, de conférences et de tables rondes sur le numérique dans le bassin méditerranéen, et le gap qui sépare les pays du Sud et ceux du Nord, les intervenants algériens ont prouvé encore une fois que le gouvernement, qui se trouve en difficulté financière après avoir raté l'occasion inouïe de sortir de la dépendance vis-à-vis de la rente pétrolière, est obligé de se délester de ses dogmes pour ouvrir encore plus le pays à l'investissement étranger.
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