Jeudi 19 juin, au cours d’une audition devant la commission des Finances du Sénat, Monsieur Serge Dassault, maire UMP de Corbeil-Essonnes, a déclaré : « C'est quand même anormal de vouloir donner de l'argent de l'Etat, qui n'en a pas beaucoup, à des gens qui ne veulent pas travailler parce qu'on les paye trop et coûtent aussi beaucoup d'argent à l'Etat ».
C’est quand même anormal de vouloir faire travailler à quatre-vingts ans passés un vieux Monsieur qui a oublié jusqu’à la notion même d’assurance ! Contrairement à ce qu’il avance, ce n’est pas l’Etat qui paye les chômeurs. Face à leur incapacité à augmenter leur chiffre d’affaires (en ce qui concerne l’augmentation des rémunérations des patrons du CAC 40, ceux-ci n’ont pas d’oursins dans leurs poches, merci), les patrons ne voient le plus souvent pas d’autre solution que de créer des chômeurs. Ceux-ci sont alors indemnisés par l’Assurance chômage, du moins tant qu’ils n’ont pas été radiés pour améliorer les statistiques de l’emploi. Cette assurance est gérée par l’UNEDIC et les ASSEDIC. Celles-ci sont financées par les cotisations versées par ceux qui sont concernés au premier chef par le chômage, les salariés et les patrons.
Quelles que puissent être ses qualités, Monsieur Serge Dassault a surtout eu la bonne fortune d’être le fils de son père, Marcel, un très grand ingénieur qui a réussi à construire un empire industriel. Si Serge a su développer des avions civils, il a été moins heureux dans la partie militaire. A ce jour, aucun pays étranger n’a fait l’acquisition de son Rafale considéré comme trop cher. Par contre, il a déjà obtenu de notre Etat moins regardant sur la dépense une commande de 120 exemplaires. Qui donc coûte si cher à cet Etat avec si peu d’argent, les chômeurs ou ce bon Serge ?
Il y a quelques années, il se contentait de flinguer des biches avec un fusil à lunettes depuis la tourelle de son 4X4. Cela lui avait alors valu un an de retrait de permis de chasse et 10 000 francs d’amende. De toute évidence, il a maintenant décidé de s’en prendre à une espèce moins bien protégée. Allez, Serge, arrête ton char !