Aurions-nous renoncé à la rencontre ?
Je veux dire au sens premier de la rencontre. C’est-à-dire trouver une personne, chercher plus loin, faire sa connaissance et s’ouvrir à l’autre ?
J’ai comme l’impression que le vent d’uniformité qui martyrise notre société a balayé la rencontre, proprement dite, sur son passage. On est en position huître.
Ne regarderions-nous pas que nous-mêmes en l’autre ?
On passe son temps à chercher absolument quelqu’un qui nous ressemble. Quelqu’un qui ait fait les mêmes études, qui vienne du même milieu, qui ait les mêmes amis, les mêmes activités, qui pense comme nous.
Sur Come in my World, vous n’avez pas de cahier des charges à remplir. Vous ne pouvez pas « choisir » quelqu’un selon tel et tel critère, comme sur un catalogue . Vous cherchez à connaître la personne. Vous pratiquez la rencontre au sens premier du terme quoi !
Parce que franchement, quel intérêt de « grignoter sa propre saveur », comme j’ai récemment lu, dans un livre qui traitait de la rencontre en soi ?
L’individualisme atteint son apogée dans nos comportements face à la rencontre : S’inscrit-elle parfaitement dans ma vie ? Et si pas ? On laisse tomber ?
La rencontre amoureuse est censée bousculer nos vies, nous bousculer nous, non ?
Une rencontre miroir n’est-t-elle pas stérile ? Pourquoi ne pas faire une recherche génétique, tant qu’on y est !
Nos esprits, seraient ils cloisonnés, aussi, à l’amour maintenant ? Faut-il qu’il rentre dans une case sans déranger le bon fonctionnement de toutes les autres petites cases ?
C’est long et difficile, de nos jours, d’assembler le puzzle. Y remettre le bordel, une fois fini, est un peu effrayant. Mais c’est aussi le sel du puzzle…
Accordons nous la chance de voir au-delà de nous-mêmes et de rencontrer un Quelqu’un, un vrai.