Comment être un bon manager et gérer une équipe ? Le Huffington Post m’a demandé de rédiger une tribune sur le sujet. Voici 6 clés + 1 ! pour devenir un leader au bureau et être un bon manager :
Pause déjeuner : Léa et Théo échangent sur la vie de leur entreprise.
– A ton avis Théo, qu’est-ce qui fait que Maxime est un leader aux yeux de tous et que, bien qu’hyper-compétent, Jean-Pierre n’en est pas un ? Pourquoi se bat on pour travailler avec Max et pas avec JP ?
– Je n’en sais rien, Léa, on devrait les étudier…
– Chiche ! On les observe à la loupe pendant 15 jours et on partage nos conclusions, d’accord ?
– D’accord.
Deux semaines plus tard, Léa présente à Théo ses découvertes, trois clés qui font la différence pour devenir un leader au bureau.
Jean-Pierre avait promis à Myriam qu’il viendrait à sa réunion : elle l’attend encore. Il avait assuré Franck qu’il recevrait les stats mardi dernier. Et une semaine après… rien. C’est toujours comme ça. Même pour boire un café, tu n’es pas sûr de le voir arriver. OK, il s’excuse poliment, mais chacun s’est fait son opinion : JP est compétent mais pas fiable.
Contrairement à cette célèbre phrase « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » le leader est engagé par celles qu’il fait. Certes, il n’est pas obligé de tout dire, mais lorsqu’il promet quelque chose, tenir parole est essentiel, c’est le B.A. BA de la confiance.
Ensuite Théo j’ai découvert un truc fondamental que fait merveilleusement Maxime.
Lundi, Pauline nous apprend son départ de la société. Consternation dans l’équipe dont elle est un pilier. En un éclair, critiques, regrets et peurs déferlent (pfff… évidemment, il fallait mieux la valoriser, on n’y arrivera pas sans elle, etc.), bonjour l’ambiance et la productivité. Heureusement, Maxime s’est encore comporté en chef.
D’abord il n’a ni critiqué ni rouspété et a rappelé quelques règles simples :
Quand un problème vous tombe dessus :
- Restez zen, vous mettre la rate au cours bouillon ne ferait qu’affaiblir votre capacité d’action.
- Refusez de faire l’autruche, empoignez le problème, sans quoi, comme un boomerang, il vous reviendra en deux fois plus gros.
- Posez-le simplement : un problème bien posé est déjà à moitié résolu.
- Trouvez un point positif sur lequel rebondir. Il y en a toujours (au moins) un.
C’est comme ça que Maxime a transformé le problème en un discours auquel tout le monde a adhéré : « Pauline quitte la société. Merci pour son super job et bon vent. Nous allons nommer la personne adéquate pour construire la suite de notre histoire. Belle occasion de redéfinir son poste et d’affiner notre stratégie ». En vrai leader, il a enfoncé le clou avec cette troisième clé.
La plupart des gens restent scotchés à leurs problèmes comme le sparadrap au doigt du capitaine Haddock. Ils sont intarissables pour les déplorer, pour désigner les coupables et dire après ce qu’il fallait faire avant, mais ils n’avancent pas d’un pouce dans leur résolution.
D’où les recommandations de Maxime, pour qui un leader sait faire adopter de nouveaux réflexes :
- Adossez systématiquement au mot problème le mot Solution.
- Raisonnez sur cette base.
- Diffusez ce « réflexe Solution » partout autour de vous.
Mieux valorisé et plus confiant, chacun accède ainsi à la première marche du « statut de solutionneur ».
- Et toi Théo, qu’as-tu appris pour devenir un leader au bureau ?
– Voici quatre pépites, Léa….
Décidément, Jean-Pierre ne sait pas entraîner. Il intervient tout le temps, les réunions s’éternisent, ses collègues semblent compter pour du beurre. Pas étonnant qu’ils se détournent de lui ! Dommage car sur le fond, il est vraiment bon.
Le leader au bureau fait trois choses :
- Il écoute.
- Il écoute sincèrement, pour comprendre l’autre en se mettant à sa place.
- Si besoin, il s’exprime ensuite.
Le résultat ?
Ne soyez-pas surpris d’entendre : « Décidément, j’adore parler avec toi » alors même que vous n’avez quasiment rien dit !
Une écoute attentive et authentique est une manifestation du leadership.
Léa, c’est fou comme ce que l’on dit est influencé par la façon dont on le dit. J’ai écouté Jean-Pierre. Non seulement c’est une pipelette mais il place toutes les deux phrases, un « moi, je » ou un « c’est comme moi… ». L’équipe le surnomme Monsieur Moije !
Les « moi, je » en excès révèlent un manque de confiance et un besoin de reconnaissance non assouvi. Or le leader a confiance en lui (et en les autres). Il ne s’abaisse pas à occuper continuellement le devant de la scène. Au « moi, je » il préfère le « tu » ou le « vous » d’abord. Bref, il fait briller les autres avant de briller lui-même.
Bien sûr, une vision optimiste d’une situation est toujours plus stimulante qu’une pessimiste. Si vous pensez pouvoir remplacer Pauline et redynamiser son poste, votre motivation vous propulsera et vous agirez. Bravo, l’optimisme vous porte.
Mais le leader va plus loin et reste vigilant. C’est pourquoi il enrichit son grand cocktail d’optimisme, d’un petit chouia de pessimisme – oui oui – dont l’intérêt est de l’alerter sur d’éventuels obstacles : après tout, Pauline avait un profil particulier, son remplacement prendra du temps, mieux vaut donc s’y atteler sans délai.
En combinant ainsi une grande dose optimisme et d’action plus une petite dose de pessimisme qui le « titille », le leader met toutes les chances de son côté : Pauline trouvera un digne successeur.
- Enfin, la dernière clé c’est…
– Désolée Théo, l’heure tourne, on doit y aller, on en reparle demain, dis-moi juste de quoi il s’agit…
Et vous, que recommandez-vous pour diriger une équipe ?
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