Cette étude du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC-New York) contribue à la compréhension progressive des mystères de notre cerveau et de notre conscience en identifiant un réseau dans le cerveau qui joue un rôle clé dans le maintien de la conscience, un réseau qui s’éteint lorsque nous » tombons » dans le coma profond. On est loin de la philosophie, avec ce lien identifié -et documenté dans la revue Neurology, entre la zone du tronc cérébral impliquée dans l’éveil et les zones impliquées dans la sensibilisation, 2 conditions révélées comme préalables à la conscience.
» Pour la première fois, nous avons identifié ce qui constitue une condition préalable à la conscience, un lien entre la région du tronc cérébral impliquée dans l’éveil et les régions impliquées dans la sensibilisation « , résume l’auteur principal, le Dr Michael D. Fox, directeur du Laboratoire du Brain Network Imaging and Modulation du BIDMC. » Nous réunissons les preuves pour montrer que ce réseau joue un rôle clé dans la conscience humaine « .
La neurologie classique affirme que l’éveil et la conscience sont 2 composantes essentielles de la conscience. L’excitation est très probablement régulée par le tronc cérébral, la partie du cerveau, contiguë à la moelle épinière, responsable du cycle veille/sommeil et des rythmes cardiaque et respiratoire. On a longtemps présumé que la conscience réside » quelque part » dans le cortex, la couche externe du cerveau responsable de beaucoup de ses fonctions supérieures. Mais comment le cerveau maintient cet état de conscience reste largement inconnu. L’étude a analysé le cerveau de 36 patients atteints de lésions du tronc cérébral, dont 12 ont entraîné le coma et 24 pas. La cartographie des lésions révèle qu’une petite zone du tronc cérébral (le tegmentum pontinal dorsolatéral rostral), est significativement et spécifiquement associée au coma. Les chercheurs constatent que 10 des 12 lésions du tronc cérébral induites par le coma impliquent cette zone, alors que ce n’est le cas que d’une seule des 24 lésions témoins-sans coma-. L’équipe utilise alors un schéma de câblage du cerveau humain sain, basé sur les données accessibles du Human Connectome afin d’ientifier les autres zones connectées à ces lésions génératrices de coma. L’analyse révèle 2 zones dans le cortex significativement connectées à cette région spécifique au coma dans le tronc cérébral. Ces zones sont identifiées dans l’insula gauche, ventrale, antérieure (AI), l’autre dans le cortex cingulaire antérieur prénatal. Ces 2 zones ont déjà été impliquées dans l’excitation et la sensibilisation.
Une carte du réseau lié au maintien de la conscience, donc a contrario au coma ou à la perte de conscience est ainsi » dessinée « . Elle permettra de comprendre les hallucinations visuelles et auditives, les troubles de la parole et les troubles du mouvement. D’autant que l’équipe valide, Par IRM, l’implication de ce réseau dans un autre sous-ensemble de patients atteints de troubles de la conscience, dont le coma.
Une étape dans la compréhension de l’état de conscience et de la perte de conscience, et une cible possible pour la thérapie, par stimulation cérébrale, pour favoriser la récupération des patients qui souffrent de troubles de la conscience.
Source: Neurology November 4, 2016 DOI: 10.1212/WNL.0000000000003404 A human brain network derived from coma-causing brainstem lesions
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