Couverture du dossier de presse de l'exposition
L'artiste dans son atelier devant sa toile Sin pan y sin trabajo
Dans les années 1880, le peintre était venu en Europe se former, surtout à Rome, d'où il vint séjourner à Paris. Il y présida une association d'étudiants argentins (les Argentins de très bonne famille étaient nombreux alors à venir achever leurs études à La Sorbonne). De retour dans son pays, il s'affilia à l'un des partis socialistes qui existaient alors à Buenos Aires (les socialistes n'ont jamais fait leur unité en Argentine).
Jusqu'à la fin de sa vie, De La Cárcova resta un activiste des relations culturelles entre la France et l'Argentine. Le Journal Officiel de la Troisième République mentionne son nom le 6 juillet 1912 : il avait obtenu une mention au Salon officiel dans la section de peinture. Plus tard, pendant la première guerre mondiale, il fut membre du bureau du Comité Franco-argentin qui soutenait la France en conflit à Buenos Aires, en lien avec notre ambassade, comme en témoigne le quotidien parisien Le Gaulois du 4 avril 1917.
Le Gaulois du 4 avril 1917 (source Gallica)
C'est la première fois que le musée rend hommage à ce grand artiste fortement engagé sur les enjeux sociaux de son temps. La dernière exposition le concernant remonte à l'année 1928, ce fut une initiative de sa veuve l'année suivant sa mort.
Dans sa collection permanente, le MNBA ne propose que six œuvres de ce peintre qui eut une influence importante sur les artistes de son temps, une influence qui continue de se faire sentir, notamment à l'UNA dont l'école des beaux-arts porte son nom... Simultanément, deux autres expositions complémentaires se tiennent l'une à la Universidad de las Artes (UNA) dans Buenos Aires, et l'autre, en banlieue, à la Universidad Nacional de San Martín (UNSAM) en lien avec les artistes qui animent le quartier qui porte le nom de l'artiste.
Pour la première fois aussi, le tableau-phare a été radiographié et les études sur la structure du chef d'œuvre sont présentées au public pour mieux le découvrir et le comprendre.
Les Annales, janvier-juin 1924, p 33 (source Gallica) (1)
Vernissage de l'exposition ce soir, 8 novembre 2016, à 19h.
Visites du mardi au vendredi de 11h à 20h et le week-end de 10h à 20h. Visites guidées de jeudi à dimanche, à 18h, à partir de la semaine prochaine (19 novembre).
La manifestation est prévue pour durer tout l'été. Elle fermera ses portes le 26 février 2017.
Le musée présente l'exposition avec des textes plus approfondis qu'auparavant sur son site Internet. On sent que les directeurs de musée se professionnalisent (ils étaient surtout nommés pour des raisons politiques jusqu'à la fin du mandat de Cristina Kirchner).
Pour en savoir plus : lire la dépêche de Télam sur l'exposition consulter le site Internet du musée consulter la page Facebook du musée lire la note concernant le peintre dans La Revista de Artes (n° 14, mai-juin 2009, Buenos Aires) lire sa biographie (en espagnol) sur le site encyclopédique CVAA (Centro Virtual de Arte Argentino) Canal Encuentro (dont le site Internet vient d'être entièrement réorganisé et relooké) a consacré un documentaire de 26 minutes au grand peintre dans la collection Huellas, Arte Argentino. On peut le visionner sur le site Internet de la chaîne.
(1) Parmi les membres de l'association, on trouve, entre autres, le nom de Ricardo Levene, l'historien qui a fondé ce qu'on appelle en Argentine le revisionismo, un courant qui veut réviser le récit officiel figé par Bartolomé Mitre (1821-1906) dans les années 1860, guidé par son dessein idéologique de libéralisme anglophile. On trouve aussi celui du romancier Bioy Casares, grand ami de Borges... Notez également la mention du quotidien La Prensa qui existe toujours.