En écho à la parution de l’ouvrage « Henri Cartier-Bresson, photographe », la Galerie Folia expose vingt tirages originaux et rarement exposés d’Henri Cartier-Bresson
19h30, un vernissage bondé avec de nombreuses personnes qui semblent davantage présentes pour s’exposer et profiter des petits fours plutôt que pour voir ce qui est exposé au point que certaines photographies sont difficiles d’accès, certains invités n’ayant pas l’air d’avoir compris que les photographies sont l’objet de cette réunion.
Et pourtant, cette exposition est un appel à l’humilité, au silence. Les clichés sont simples, bruts : Cartier-Bresson ne recadrait jamais ses photos, cela leur donnait une authenticité, bien loin des personnes qu’on peut voir dans ce vernissage. La qualité photographique est indéniable, l’argentique a un bien un charme que le numérique ne peut que lui envier. De Paris à Delhi, on voyage non pas en voyant une opposition entre ces terres, mais en observant l’union que Cartier-Bresson parvient à donner à des lieux et des contrées aussi éloignées.
Ces photographies prises à la dérobée nous éloigne un peu de la technicité ambiante de l’art qui semble parfois être complexé vis-à-vis du passé. La technique n’a jamais été le talent, le travail n’a jamais été la technicité. L’art a une composante énorme de hasard. Comme le disait Victor Hugo : « Les grands artistes ont du hasard dans leur talent et du talent dans leur hasard. »
Au détour d’une rue, quand vous avez du temps à perdre, venez en gagner dans le quartier de Saint-Germain, voyager un peu, dans le temps et dans l’espace.