Au niveau de l'économie, l'aliénation c'est
l'exploitation
capitaliste : le fait que le travailleur estdépouillé :
— du fruit de son travail par le propriétaire desmoyens
de production qui prélève la plus-value;
— des fins de son travail par le propriétaire des
moyens de production qui oriente l'entreprise, non
vers la satisfaction des besoins de la société, mais
vers l'accroissement de ses profits et de sa
puissance;
— des méthodes de son travail par le propriétaire
des moyens de production qui exerce un commandement
absolu, monarchique, dans l'organisation
du travail.
Au niveau de la politique, l'aliénation c'est
l'oppression
exercée par un Etat extérieur et supérieur
au citoyen, Etat qui a pour but de perpétuer
l'aliénation
économique, en assurant la toute-puissance
des propriétaires des moyens de production, en
réprimant toute tentative d'y porter atteinte.
Un Etat chargé par les investissements publics
(financés par toute la nation) d'assurer le
privilège
de l'appropriation privée.
Au niveau de la culture, l'aliénation c'est la
répression intellectuelle qui se manifeste lorsque
l'enseignement et l'éducation tendent à former, non
des hommes capables d'un jugement critique et
créateurs des valeurs et des fins de leur société et
de leur vie, mais des exécutants ou des managers
dans un système où la culture se réduit à l'ensemble
des moyens :
— pour développer les forces productives;
— pour maintenir les rapports hiérarchiques de
production;
— pour manipuler, non seulement la nature,
mais les hommes.
Les contradictions nouvelles du capitalisme et
sa crise ont leurs racines dans cette triple
aliénation.
Aujourd'hui, le dénominateur commun de toutes
les luttes, dans les pays développés, c'est la lutte
contre cette aliénation à tous les niveaux.
Nous devons en avoir clairement conscience pour
définir les forces révolutionnaires nouvelles, les
forces porteuses de l'avenir socialiste.
ROGER GARAUDY
RECONQUÊTE
DE L'ESPOIR
ÉDITIONS BERNARD GRASSET
1971
Pages 53 et 54
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Roger Garaudy