Comment écrire une chronique sur l’ordinaire bordelais ?
La publication d’une sélection de « chroniques de l’ordinaire bordelais » permet de repérer les codes qui président à leur rédaction, situation insolite, banalité des personnages, brièveté du propos. Encore faut-il que ces trois conditions se rencontrent ce qui entraîne la frustration du dimanche quand rien de nouveau n’apparaît sur l’écran.
Mais les auteurs ont aussi une recette précise peut-on constater, prendre les transports en commun dans lesquels se passent le quart d’entre-elles. Ce n’est pas si simple. Il faut choisir l’heure, afin qu’il n’y ait pas trop de monde, que le rideau du malheur et de la tristesse propre au métro parisien, ne tombe pas sur les visages. Alors vous êtes assurés d’assister à des scènes extraordinaires comme l’illustre, entre beaucoup d’autres, la dernière chronique.
Il n’est pas difficile de comprendre le surgissement de ces créativités dans ces situations, la diversité des voyageurs, l’impunité qu’offrent les inconnus de l’entourage, les longs face-à-face, l’ennui généré par le temps de transport, il faut bien s’occuper y compris en se montrant. Je me souviens d’une fille habillée en Arménienne comme Rousseau lors d’un de ses voyages à Paris, ou mon ravissement à entendre des langues inconnues, sans oublier les scènes dont j’ai tenté de rendre compte.
Quel spectacle, dont les chroniques ne sont qu’un pâle reflet !
Bernard Traimond