La maison d'édition fondée par Oliver Gallmeister a dix ans en 2016. Pour tous ceux qui s'intéressent à la littérature américaine des grands espaces, il s'agit d'une mine d'or. En cette saison des prix littéraires, on est chez Gallmeister bien loin du nombrilisme étriqué et des préoccupations étroites de la littérature française. Pour fêter les dix ans de Gallmeister, j'ai décidé de commencer à rattraper mon retard abyssal en me procurant un petit échantillon de titres. Car c'est vrai, depuis des années, je lis surtout de la littérature américaine et pourtant je n'ai que deux bouquins de cet éditeur dans ma bibliothèque. Y'aurait-il quelque chose de pourri au royaume de mon petit chez moi ? Ayant lu en juillet dernier le puissant "Sukkwand Island" qui est certainement le bouquin le plus connu du catalogue, j'ai notamment choisi deux nouveaux titres de David Vann.
Pour le reste j'ai décidé de me laisser aller au hasard... et à la lecture de la première phrase de chaque bouquin. Une phrase, c'est rien mais ça compte. Si vous ne connaissez pas les éditions Gallmeister, n'attendez pas plus longtemps et lancez-vous, le catalogue déborde de pépites à découvrir. Pour vous le prouver, petit panorama de ma pile de lecture agrémentée des quatrièmes de couvertures repris sur le site de l'éditeur :
Tobias Wolff : "Un voleur parmi nous"Camp militaire de Fort Bragg, en Caroline du Nord, 1967. Trois jeunes paras s’apprêtent à finir leur formation avant de partir pour le Viêtnam. Trois hommes armés de fusil qui, le jour de la fête nationale, sont chargés de monter la garde autour d’un dépôt de munitions. Lorsque des civils s’approchent, les voici mis en joue. Ils n’étaient pourtant venus que pour alerter les soldats qu’un incendie était en train de s’étendre. Le dépôt de munitions ne tardera pas à être menacé. En réponse, pourtant, s’exerce un acte absurde, le premier d’une série qui ébranlera à tout jamais le destin de ces hommes.
Glendon Swarthout : "Le tireur"Au tournant du XXe siècle, John Bernard Books est l'un des derniers survivants de la conquête de l'Ouest. Après des années passées à affronter les plus grandes gâchettes du Far West, il apprend qu'il est atteint d'un cancer incurable : il ne lui reste que quelques semaines à vivre. Les vautours se rassemblent pour assister au spectacle de sa mort, parmi lesquels un joueur, un voleur de bétail, un pasteur, un croque-mort, une de ses anciennes maîtresses, et même un jeune admirateur. Mais Books refuse de disparaître sans un dernier coup d'éclat et décide d'écrire lui-même l'ultime chapitre de sa propre légende.
Larry McMurtry : "La dernière séance"
En 1951, la petite ville texane de Thalia, aux confins du désert, hésite entre un puritanisme de bon ton et la quête d'un plaisir encore tabou. Du cinéma à la salle de billard, les jeunes gens du coin jouent aux amoureux éperdus et feraient tout pour être le sujet des derniers ragots. Livrés à eux-mêmes, Duane et Sonny gagnent après le lycée de quoi animer leurs samedis soir grâce à de petits jobs sur la plate-forme pétrolière. Ils s'ennuient sec et rêvent de filles belles comme le jour qu'ils enlèveraient à leurs riches parents pour les épouser dans une épopée romanesque. Reste pour cette petite bande à découvrir que la vie n'a finalement rien d'un scénario hollywoodien.
David Vann : "Impurs"
Été 1985. En plein cœur de la Vallée Centrale de Californie, Galen, vingt et un ans ans, vit seul avec sa mère. Étouffé par son amour exclusif, le jeune homme se réfugie dans la méditation. Leur existence est rythmée par les visites inopportunes de sa tante et de sa cousine trop sexy, et par celles qu’ils rendent à sa riche grand-mère dont la mémoire défaille. Mais l’accumulation de rancœurs entre les deux sœurs et l’obsession de Galen pour sa cousine ne tarderont pas à les mener au bord de l’explosion.
David Vann : "Dernier jour sur terre"
14 février 2008. Steve Kazmierczak, 27 ans, se rend armé à son université. Entre 15 h 04 et 15 h 07, il tue cinq personnes et en blesse dix-huit avant de se donner la mort. À 13 ans, David Vann reçoit en héritage les armes de son père, qui vient de mettre fin à ses jours. Quel itinéraire a suivi le premier avant de se faire l’auteur de ce massacre ? Quel parcours le second devra-t-il emprunter pour se libérer de cet héritage ? L’écrivain retrace ici l’histoire de Kazmierczak, paria solitaire, comme tant d’autres. Comme lui, par exemple, qui, enfant, se consolait en imaginant supprimer ses voisins au Magnum.