Car si l’intérêt et la valeur de la méditation sont largement reconnus, si la méditation est d plus en plus largement pratiquées, on connait encore mal les différences entre les approches. Cette étude permet de préciser les modèles d’activation corticale qui distinguent la méditation transcendantale des autres pratiques de méditation, au-delà de sa caractéristique pratique, l’utilisation d’un mantra ou son abstrait, dépourvu de toute signification qui va permettre de mieux concentrer son attention et contrôler ses pensées.
L’étude a impliqué ici 87 étudiants qui pratiquent cette technique de méditation transcendantale depuis 1 mois à 5 ans. Les chercheurs ont étudié les modèles cérébraux des étudiants, pendant la méditation et pendant une tâche informatique difficile. L’analyse aboutit à 2 conclusions :
· Pratiquer la méditation transcendantale depuis 1 mois seulement apporte (déclaratif) la même fréquence d’expériences de conscience transcendantale pendant la séance de méditation qu’une pratique bien plus ancienne. Cela suggère que la technique est très accessible et apporte très rapidement ses bénéfices.
· Pratiquer la méditation transcendantale renforce l’activité du cerveau dans le » réseau par défaut « , une zone impliquée au cours de la pensée interne et de l’activité auto-référentielle. Cette activité du mode par défaut est élevée, par exemple, quand une personne vient de s’asseoir les yeux fermés, et faible quand elle accomplit une tâche ou interagit avec le monde extérieur. Ici, les observations indiquent que » le passage du cerveau » au mode par défaut perdure pendant la pratique de la méditation transcendantale. Le cerveau est au repos : » cette activation du réseau en mode par défaut indique que nous faisons moins d’efforts (…) et suggère que quelque chose de différent se passe pendant la pratique de la méditation transcendantale « , expliquent les auteurs.
Méditation transcendantale et repos les yeux-fermés : Durant le repos, les chercheurs observent plus d’activité dans les zones du cerveau associées à la mémoire et à la production de la parole. Ils décrivent cette activité comme une sorte de » bavardage mental qui se passe quand on a les yeux fermés « . Durant la méditation, les zones orbitofrontales associées à l’anticipation de la récompense sont plus actives, suggérant un mouvement de l’esprit vers la pensée transcendante. Encore une fois, cette élévation de la pensée n’implique pas d’effort ou de contrôle de l’esprit puisque l’activité de réseau de mode par défaut est élevée.
Caractériser les méthodes de méditation avec précision devient essentiel, soulignent les chercheurs. Il existe bien plusieurs types de méditation et chaque approche peut répondre à des besoins bien spécifiques.
Source: Brain and Cognition Nov, 2016 DOI:10.1016/j.bandc.2016.08.009Default mode network activation and Transcendental Meditation practice: Focused Attention or Automatic Self-transcending? (Visuel@Crédit: Maharishi University of Management)