C’est en allant découvrir les nouveautés de cette fin d’année de Serge Lutens à la boutique du Palais Royal que j’ai eu la belle surprise de sentir un parfum qui avait jusque-là échappé à mon attention. Chergui tire son essence du vent marocain du même nom provenant du Sahara. Forme de Sirocco local, très sec et très chaud, il passe au dessus des montagnes de l’Atlas avant de terminer sa course sur les plaines côtières.
Dans un souffle brûlant se déploient des notes aromatiques, florales, boisées et épicées. Imaginez-vous marchant dans ce désert, une fois que ce vent a tout brûlé sur son passage. Des quelques arbres et herbes qui avaient réussi à survivre ne subsistent que des odeurs de sève, de résine et de foin asséchés, quasi brûlés. Mais c’est encore son créateur qui en parle le mieux :
« Se donnant l’air de fuser du sol, le chergui aspire plus qu’il ne souffle soulevant végétaux, insectes, brindilles dans une irrésistible ascension. Ample, rond, ses rafales persistantes cristallisent arbustes, buissons, baies qui ainsi grésillent, se réduisent et rendent leur ultime rançon, sèves, résines, sucs. La nuit descend sur une mémoire encore brûlante laissant place aux saveurs odoriférantes, ambrées, confites, crées par l’alchimiste chergui. », Serge Lutens
Au fil des notes, celles-ci se font à la fois douces, sèches, presque confites. Les nez les plus expérimentés décèleront probablement des effluves typiques du Maroc et des parfums orientaux comme le miel, la rose et l’ambre, mélangées à des senteurs de feuille de tabac, de foin, de bois de santal et d’encens qui donne ce côté désert en flammes.
Chergui, Serge Lutens : 95 € les 50 ml
Disponible aux Salons du Palais Royal et points de vente Serge Lutens.
Disponible également chez Origines Parfums : 72,99 € les 50 ml
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