On ne rit pas. C’est la Cour d’appel de Paris qui le dit. Ce sont donc des choses très sérieuses. La justice a condamné le 2 novembre l’ancienne présidente d’Act-Up à une peine symbolique, certes, mais condamné néanmoins.
Et laisser le bon peuple, tout heureux de participer à cette psychothérapie de groupe, exprimer à grandes gesticulations ses rancœurs et ses frustrations.
Un site collectionne les photos d’affiches et les captures d’écran particulièrement homophobes.
Mais la justice, qui a répondu avec une précision chirurgicale à une question habilement posée, s’est bien gardée d’aller le consulter. « Hors sujet »…
Elle se borne à analyser le discours des organisateurs, pas ses conséquences.
Mais la manif pour tous est, bien sûr, dépassée par tous ces gens qui expriment leur haine. Elle ne leur a pas expressément demandé de venir. Elle a juste dit : « Venez nombreux ».
Ce n’est pas de sa faute si ceux qui disent à haute voix les choses défendues sont là. On donne un coup de pied dans la fourmilière, c’est tout. Après, que les fourmis se mettent à courir partout, ce n’est plus de sa faute.
Sans doute aurait-il fallu s’y prendre autrement : porter plainte contre l’organisation d’une manifestation qui a engendré des troubles à l’ordre public et des incitations à la haine, en produisant nombre de preuves enregistrées et photographiées et en poursuivant individuellement nombre de porteurs de pancartes insultantes et d’imprécateurs dans des interviews haineux.
A cet égard, cet article de « Libération », qui explique en détail les attendus de la décision est très explicite :
Pour rappel, selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, «toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait est une injure». A ne pas confondre avec la diffamation, constituée par «toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé».
Coller des affiches « globales » c’est une infraction. Mais si on avait pu dénoncer un par un tel ou tel fait précis, ça pouvait se plaider.
Mais quelle association LGBT a le temps et surtout les moyens d’une telle campagne ? Les médias qui ont diffusé ces clips justement pour dénoncer cette homophobie « officieuse » laisseraient-ils les associations utiliser leurs clips copyrightés devenir des éléments de preuve au risque de se voir reprocher de les avoir publiés, même « pour la bonne cause » ?
Tout cela est le petit jeu de la justice, pour ne pas parles de jonglerie. Pendant que les LGBT se font pourrir la vie, insulter et agresser, on joue avec les mots dans les tribunaux.
Ce qui laisse le justiciable d’autant plus songeur que la même cour d’appel a condamné le même jour Christine Boutin pour avoir dit que « l’homosexualité était une abomination »...
Le pire est que cela ne changera pas grand-chose à l’état des lieux : L’immense majorité des gens qui défilent à la manif pour tous détestent les homosexuels, (ce n’est pas de « l’homophobie », juste une détestation qui s’exprime dans les écrits et les paroles…), et la totalité des LGBT regardent ces nouveaux croisés comme des ennemis mortels qui mettent en cause jusqu’à leur droit d’exister.
Le must de la communication n’est plus tant d’affiner le message que l’on veut faire passer, mais plutôt d’optimiser l’usage qu’on va faire des médias pour arriver à ses fins. Et là, tous les détournements sont bons, comme un coup de billard en trois bandes, Un stratège « branché » se contente de dérouler le tapis, les gogos feront le reste. Et se feront, -éventuellement-, condamner à sa place.
La justice protège un donneur d’ordre qui ne se salit pas les mains, elle condamnera celui qui fera la basse besogne. Mais alors, faire un procès comme la manif pour tous l’a fait, -et le gagner- est-il productif pour son image ? Pas sûr... La focalisation de ce débat sur un point si précis ne fait que cristalliser le problème.
Cela a l’avantage pour eux d’inciter les LGBT a plus de prudence dans le choix de leurs mots. Cela a aussi la vertu, pas négligeable au prix où est la publicité, de faire parler d’eux.
Était il bon de découper les droits de l’homme en micro-départements ?
Ne suffisait-il pas de « globaliser » cette homophobie dans un ensemble de droits de l’homme et du citoyen qui se contentait de mentionner que tous les Français doivent être soumis de la même manière aux mêmes lois ?
En fait, la constitution et les lois prévoient déjà cette égalité. Il suffisait de ne pas y accepter de dérogation. Considérer qu’il n’y a qu’une sexualité, qu’un seul droit au mariage, c’était simple. Il aurait fallu y penser plutôt.
Ou tout revoir sous cette optique…
Car il demeure que la manif pour tous est la seule manifestation de l’Histoire qui défile pour retirer à une catégorie de citoyens des droits que les manifestants, eux, possèdent sans s'en plaindre, alors que toutes les manifestations, (à l’exception de quelques unes sous Pétain) ont pour motif l’acquisition de nouveaux droits pour tous.
Tous ces parents qui croient qu’au prétexte d’avoir donné la vie, ils vont faire de leur progéniture des clones de leur obscurantisme, des copies conformes de leur petitesse, des êtres dénués de libre arbitre, d’intelligence et de droit de vivre pleinement.
Car tous ces enfants de la manif qui, en grandissant, sentiront naître en eux des sentiments et des désirs homosexuels deviendront la proie des angoisses et des états dépressifs qui caractérise les prisonniers mentaux. Ils se verront « nés au mauvais endroit », regarderont le choix der la nature à leur endroit comme une injustice, et se trouveront devant le dilemme entre une rupture familiale ou une vie ratée. De bien sombres perspectives.