Après la Place Rouge, direction le nord-est de Moscou (par la ligne 3 du métro) et l’arrêt Partizanskaya. On tombe alors sur un décor kitschissime (un régal) avec tourelles à la Disney et stand en rondins de bois. Les matriochkas sont plus belles les unes que les autres (exceptions faites des modèles Angelina Jolie et autres Daft Punk, un tantinet hors-sujet tout de même), et on peut acquérir pour une somme modique (surtout après négociation, n’oublions pas que c’est un marché aux puces) des appareils photos Leica authentiquement faux , des châles colorés, des chapkas et écharpes en fourrure (vison, lapin tricoté).
Au premier étage du marché se trouvent les brocanteurs qui proposent meubles (certes malaisées à transporter) et sublimes icônes (rigoureusement interdites à exporter). Les professionnels côtoient des particuliers venus vendre leurs trésors. Petit coup de coeur sans doute dû à une déformation professionnelle, j’en suis repartie avec une édition du Petit Prince bilingue russe, preuve que le message de Saint-Exupéry a su parvenir au pays des soviets. Question cuisine, nous avons testé les chachliks, des brochettes façon BBQ à la russe, qui se dégustent par tous les temps (comprendre « même quand il fait -20° ») en plein air. L’ambiance est chaleureuse (vodka oblige), on s’assoit là où il y a de la place et on papote (tant bien que mal et dans toutes les langues possibles) avec les voisins.
Retour à Moscou centre et plongée dans le métro (construit en majeure partie entre 1923 et 1950, toujours l’efficacité soviétique) pour un tour des plus belles stations. Ne serait-ce que par leur taille, celles ci valent le détour : grandes comme des halls de gare, décorées de mosaïques et de vitraux, de bas-reliefs ou de statues de marbre, éclairées par des lustres grandioses, elles n’ont rien de commun ce que nous connaissons et célèbrent les grandes heures de l’époque stalinienne. Chauffage et propreté demeurent la règle et l’ambiance y est courtoise, même aux heures de pointe. Dépaysant… En tout, on compte 12 lignes, 197 stations et le métro est long de 329 kilomètres. A voir notamment, la station Park Pobedi (ligne 3) : située à 84m de profondeur, où on trouve les escalators les plus longs : 126m (je ne m’y suis pas aventurée, vu l’inclinaison de l’engin, mon vertige légendaire ne m’aurait jamais permis d’en redescendre).