Une grande table italienne est née
Paris bruissait. Paris s’impatientait. Paris attendait… Enfin Paris libéré, Armani ouvrit son restaurant en lieu et place du précédent. Revu, revisité, relooké, plus sobre, plus élégant, mais peut-être un peu plus froid, en tout cas au premier étage qui abrite la partie gastronomique. Une salle claire, ouverte, vue imprenable sur le boulevard Saint-Germain, tons gris, banquettes crème, tables en verre, un accueil parfait et un service aux petits soins.
En charge de la gestion, de la carte, et de la table, Massimo Mori, le propriétaire du peoplesque Venice Mori Bar à la Bourse. On ne change pas une équipe et un style qui gagnent, alors on retrouve tout ce qui fait le charme et le talent de Massimo : exigence des produits en provenance des meilleurs producteurs d’Italie, un chef connaissant ses gammes italiennes sur le bout des doigts, cette fois l’ancien second du restaurant Casa del Mar à Porto-Vecchio en Corse, Massimo Tringali, et une carte qui énonce une Italie plus sophistiquée que familiale. Pari difficile mais pari gagné.
Sans avoir l’air de rien, subrepticement, le maître d’hôtel pose sur table une coupelle de ce qui ressemblent à des chips. C’est le cas mais quelles chips ! Une petite merveille de crunchy, de légèreté, et un goût remarquable de pois chiche. Plus classique, l’incontournable Ricotta di buffala est servie ici avec du miel de Sicile, doux et parfumé.
Dans une carte finalement assez courte (5 plats au choix dans chaque catégorie), les propositions sont clairement dans le haut de gamme gastronomique. Parmi les Antipasti, l’Ovo Bianco est petit chef-d’œuvre de finesse et de saveurs douces mais subtiles. Un simple œuf de poule cuit à basse température, posé sur un lit de biancoperla de maïs au safran, cèpes (un peu mollasson à la cuisson), léger parfum à l’eau de romarin. Un travail d’orfèvre.
Les « Casoncelli » sont des sortes de petits raviolis fourrés, typiques de la cuisine lombarde, ici de veau fassona baignant dans un bouillon parfumé aux pistils de safran de Sardaigne, et miel de pissenlit. Du parfum et du goût pour un plat chaleureux et finalement assez rustique et nourrissant.
Un plat qu’affectionne particulièrement Massimo Mori est le Maialino. Un cochon de lait Zavoli à l’huile de cendres, servi avec une pomme de l’Etna à la braise, et des pommes de terre rouges de montagne. Un plat quasiment paysan, riche, complet et la preuve que les Italiens aussi utilisent la pomme de terre.
La Lombe d’agneau de la vallée de Stura, servie avec un gâteau de chou-fleur remarquable et une pêche de Leonforte est un vrai plat de viande avec les côtes grillées et la longe cuite à basse température, un peu trop sur la viande et manquant de la finesse présente ailleurs.
Desserts purement magnifiques dont un Baba traditionnel au limoncello d’Amalfi, crème chantilly à la vanille bourbon et quelques agrumes, et surtout une démentielle Crème brulée aux marrons de Cuneo (dans le Piémont).
Toutes ces merveilles sont accompagnées par une carte des vins italiens quasiment parfaite dans la représentation des régions, des appellations et des cépages (et des prix également !). Du pétillant Franciacorta Ca’del Bosco, exceptionnel de fraîcheur et de finesse, en passant par le Barolo Brunata servi au verre en magnum, jusqu’au merveilleux Nebbiolo, tout est parfait.
Une grande table italienne renait à Paris sous l’égide de deux Italiens d’exception, amoureux des meilleurs produits et de la meilleure manière de les apprêter : Giorgio Armani et Massimo Mori. A eux deux, ils vont faire de l’Armani Caffé, tant au gastronomique qu’au bistrot au rez-de-chaussée, les deux tables italiennes de référence auxquelles il faudra se mesurer. Et quel plaisir, de découvrir et déguster ces merveilles !
140, boulevard Saint-Germain
75006 Paris
Tél : 01 45 48 62 15
www.armanirestaurants.com
Voiturier
M : Saint-Germain-des-Prés
Ouvert tous les jours
Menu Découverte à l’aveugle : 90 € (2 entrées, 3 plats, 1 dessert)
Menu Déjeuner : 50 € (3 plats)
Carte : 80 € environ
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble