La protéine » agrafée » est un nouveau type de protéine, développé en laboratoire par une équipe de l’Université de Glasgow. Son plus ? Elle pourrait conduire à de meilleurs traitements contre le cancer car elle est construite de manière à déjouer les défenses naturelles de l’organisme ce qui démultiplie sa capacité biologique et thérapeutique. Une prouesse chimique et donc anticancéreuse, présentée dans la revue ACS Chemical Biology.
Les chercheurs des universités de Glasgow, Leicester, Leeds et Tsukuba (Japon) ont conçu et construit une version protéomimétique d’une protéine naturelle appelée TPX2. Les protéomimétiques étant des protéines synthétiques qui imitent la structure et l’interaction des protéines naturelles mais sont, en plus, capables de déjouer les défenses naturelles du corps vis-à-vis des molécules étrangères. Du coup, leur effet thérapeutique pour les patients est démultiplié.
Un système d’agrafage rend la protéine plus tenace : La TPX2 protéomimétique présente ainsi les mêmes surfaces d’interaction que la protéine naturelle mais aussi une plus grande affinité biologique avec l’hôte. Grâce à un processus appelé » agrafage « , TPX2 se fixe de manière plus résistante aux cellules hôtes et interagit également plus facilement avec une autre protéine appelée Aurora-A, une cible déjà documentée dans le traitement du cancer.
C’est une sorte de protéine en kit, explique l’auteur principal, le Dr Andrew Jamieson, conférencier en biologie chimique à l’Université de Glasgow : » Si vous pensez à la protéine naturelle comme un modèle de base de voiture, la version protéomimétique que nous avons créé est comme une version en kit de la voiture, mais plus robuste et plus rapide. L’agrafage de la protéine TPX2 la rend plus rigide et moins facilement décomposée par le corps, la protéine va donc naturellement apporter des avantages plus durables pour les patients « .
De prochaines recherches sont d’ores et déjà planifiées pour explorer plus en détail les utilisations les plus efficaces de cette protéine protéomimétique C’est un pas de plus vers l’utilisation de protéines conçues sur mesure ; comme des médicaments biologiques, qui pourraient offrir une gamme extraordinaire de thérapies dans les prochaines décennies.
Source: Communiqué Ross Baker University of Glasgow et ACS Chemical Biology October 24, 2016 DOI: 10.1021/acschembio.6b00727 A TPX2 proteomimetic has enhanced affinity for Aurora-A due to hydrocarbon stapling of a helix