"Que nous disent-elles ? Qu’avons-nous à nous apprendre de ces nouvelles formes qui parfois nous bousculent ? Sont-elle vraiment en rupture avec la tradition européenne picturale et sculpturale ?Ainsi, avec pour bagages des oeuvres contemporaines d'une part et des oeuvres d'art classique africain ou océanien d'autre part, nous nous sommes rencontrées à la croisée de ces chemins, ceux où les oeuvres, les « choses » bousculent, interrogent, dérangent. Peut-être pas de la même manière...
Dans l’histoire de l’art – qu’il soit proche ou lointain, géographiquement et/ou chronologiquement – il est toujours question de la forme de l’œuvre, des formes que prennent les œuvres et l’art.
L’art contemporain poursuit ce questionnement comme en ont témoigné deux expositions phares : « Quand les attitudes prennent forme » (Berne, 1969) et « L’informe, mode d’emploi » (Paris, 1996).
Avec l’apparition de nouvelles pratiques artistiques au milieu du XXème siècle, l’art de notre époque n’est plus centré sur le régime contemplatif : faire l’expérience des œuvres demande plus qu’une implication de l’œil, le corps du regardeur est engagé dans l’espace de l’exposition. Comment ? Et pourquoi ?" A.S.
Qu’allions-nous développer à partir de là ? Bien sûr des pensées subjectives et différentes.
Les Africanistes s’en doutent probablement, les premières pistes vont m’entraîner vers les accumulations de matières, les matériaux bruts voire repoussants, peu nobles que les adeptes du Vodou ou que les experts des rituels du culte du Manyan savent façonner.
Mais l’informe ce n’est pas nier la forme, mais la transgresser. Alors il faut aller plus loin... Ne pas s’arrêter à une pensée du sacrifice, du sacrilège, si chère à Bataille, mais se heurter à ce qui serait l’envers de toute ressemblance et ce, dans le cadre de réalisations africaines et océaniennes ?
Photo 1 : © Arnulf Rainer, Untitled (Face Farce), 1971 © Tate - T03390
Photo 2 : Masque makonde © Galerie Joe de Buck, Parcours des Mondes 2013.
Photo 3 : Affiche Exposition L'informe, Mode d'emploi - Centre Pompidou 1996.