Policede Hugo Boris 3,75/5 (28-10-2016)
Police (198 pages) est paru le 24 août 2016 aux Editions Grasset.
L’histoire (éditeur) :
Ils sont gardiens de la paix. Des flics en tenue, ceux que l’on croise tous les jours et dont on ne parle jamais, hommes et femmes invisibles sous l’uniforme. Un soir d’été caniculaire, Virginie, Érik et Aristide font équipe pour une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, en pleine tempête personnelle, comprend que ce retour au pays est synonyme de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les certitudes explosent. Jusqu’à la confrontation finale, sur les pistes de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatre vies s’apprêtent à basculer. En quelques heures d’un huis clos tendu à l’extrême se déploie le suspense des plus grandes tragédies. Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu’il va ?
Mon avis :
Brève immersion dans la vie de trois agents de police qui ont accepté une mission hors circonscription et au-delà de leurs heures de service. Erik, le chef de bord, Aristide et Virginie doivent escorter jusqu’à Roissy Asomidin Tohirov (refugié tadjik victime de torture qui a fui son pays) où il doit être reconduit vers le Tadjikistan et vers une mort certaine.
Police est leur route...
En moins de 200 pages, Hugo Boris fit preuve d’un sens du réalisme, du relationnel et d’une psychologie saisissants. Il y a dans ces lignes beaucoup d’humanité et tellement de désillusions...
Sous la forme d’un huis-clos il nous ballade de villes en villes vers l’aéroport, bord de cette auto, il nous entraîne dans ces 4 vies sans vraiment trop nous en dire, évoquant avant tout un contexte relationnel et des détails forts qui font la différence et qui accentuent les émotions chez le lecteur, totalement intégré à ce quotidien de policiers, mais avant tout d’homme et de femmes loin d’être dénués d’états d’âme.
Je ne connaissais d’Hugo Boris que le nom de ses précédentes publications, je suis contente d’avoir franchi le pas et découvert cette écriture nerveuse, ce récit à la fois bouleversant et fascinant où tout est question de choix.
Pas facile d’endosser cet uniforme « modèle homme coupe hiver » …les quelques heures aux cotés de Virginie, Aristide, Erik et ce silencieux réfugié plus humain que jamais m‘ont captivée. Je me suis forcément interrogée sur le fonctionnement de notre société.
Je n’oublierai pas cette atmosphère intimiste.