Grand Théorème.
Anxiété de survie élevée + anxiété d'apprentissage faible = changement
Pour que l’homme ou le
groupe humain change, il faut qu’il y ait
- « Anxiété de survie » forte. Il faut que, pour eux, le changement soit important. Sans motivation chevillée au corps, on ne change pas.
- Et « anxiété d’apprentissage » faible. C'est l'anxiété de la page blanche. C'est notre incapacité à voir comment aborder le changement, par quel bout le prendre.
Corollaire 1 : prévoir la résistance au changement (!). Pourquoi votre fils, en dépit de vos injonctions, s'entête à ne pas travailler à l'école ? Pourquoi notre président, en dépit de tout le mal que nous disons de lui, ne change pas ? etc. Explication : nous faisons le contraire de ce qu'il faudrait... Nous misons tout sur l'anxiété de survie ! Or ils sont aux prises avec l'anxiété d'apprentissage. Ils ne voient pas comment faire. La tâche qui leur est assignée est une abstraction. Ce qui nous paraît évident ne l'est pas pour eux. Alors ils inventent des histoires pour se masquer à eux-mêmes leur échec. L'un va dire que l'école ne l'intéresse pas, l'autre que c'est à l'histoire de le juger.
Corollaire 2 : la recette du changement. Donc, pour réussir un changement, faites monter l'anxiété de survie, et abaissez l'anxiété d'apprentissage. Comment ? Anxiété de survie : menace ou stimulation. Mais avec l’anxiété croit l'anxiété d'apprentissage ! Alors ? Il faut aider l’homme non à trouver la solution à ses problèmes, mais à découvrir qu'il a la solution en lui. Il ne le sait pas, mais il y a une manière de résoudre la question qu'il a déjà employée ! Pour la découvrir, il a (généralement ?) besoin d’un « donneur d’aide ». (Serait-ce ce qui manque au fils ou au président du paragraphe précédent ?)
Mais attention. Quand l'anxiété d'apprentissage se réduit, il en est de même de l'anxiété de survie ! Pour que le changement réussisse, il faut qu'il ne corresponde pas à la résolution d'un simple problème, mais à la découverte de nouveaux horizons. C'est ça le vrai changement.