Il règne comme un climat de
rentrée des classes, mais sans cartable en cuir à cirer (y compris dans les
coins), sans les deux mois de vacances pleins de souvenirs et de moments de
solitude aussi, sans la confiture de mûre ou les châtaigniers jaunis de leurs
bogues piquantes avec lesquelles on se piquera dans quelques semaines en les
ramassant même si on les a préalablement entrouvertes avec nos pieds pour en
recueillir le fruit qui lui-même nous fera mal aux ongles en les épluchant grillées
et dont nos parents raffolaient.
Ce ne sera pas une nouvelle école
mais un nouveau bureau, pas d’élèves mais des collègues, pas de profs mais
quelques chefs dont je découvrirai les habitudes et les exigences. Une
entreprise nouvelle dont je devrais décrypter les codes et connaître les
usages.
Je serais le nouveau, celui qu’on
ne connait pas, celui qui sera observé, examiné, analysé, commenté, surveillé
et devra montrer que le poste ne lui a pas été attribué au hasard.
Ce sera un nouveau boulot, une
petite appréhension de cette situation que j’ai voulu dès qu’elle s’est
présentée.
Tout va bien se passer, mais demain
tout change.