BRAD PITT assassiné !?!

Pour leur dernier grand hold-up, les frčres James, Jesse (Brad Pitt) et Frank (Sam Shepard), se sont adjoints les services d’une bande de fermiers et de paysans bien souvent inexpérimentés. Parmi ceux-ci, l’on retrouve un certain Robert Ford (Casey Affleck) qui voue une profonde admiration pour les légendaires frčres James et, tout particuličrement, pour Jesse. Progressivement, Ford va entrer dans l’intimité męme du dangereux hors-la-loi. La candeur de Robert Ford et le respect qu’il a pour Jesse James vont en prendre un coup. Il suffit de peu de choses pour que la passion et le fanatisme se transforment en peur et en férocité…

C’est avec un sens inné de la minutie, un intéręt certain pour un naturalisme ŕ la Terrence Malick, et une ambiance volontairement latente - proche par moments de celle de l’"Impitoyable" de Clint Eastwood - que le metteur en scčne Andrew Dominik ("Chopper") nous conte, ŕ sa maničre, la légende de Jesse James ou l’histoire d’un féroce brigand peut-ętre trop angélisé par les romans de gare !?

"L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" brille avant tout par son ambiance intense et inimitable servant un récit - mi-fiction poétique / mi-documentaire historique intelligent - puissant et, également, excessivement enlevé oů certains plans valent, ŕ eux seuls, le détour. Le soin quasi-irréprochable apporté ŕ la plastique du film contrebalance toutefois péniblement avec la longueur poussive de certaines séquences ainsi qu’avec un final démultiplié qui ampoule, encore un peu plus, l’intrigue.

Témoignant d’un regard franc et sincčre sur la psychologie - poussée - d’un bon nombre de personnages, Dominik, également ŕ la base du scénario, signe une étude spirituelle (a-t-on envie de dire !) ŕ la fois déroutante et judicieuse… Mais trop longue. Adapté de l’œuvre de Ron Hansen, "L’Assassinat de Jesse James" est heureusement redynamisé par quelques scčnes plus intenses ou plus proches du film Cow-boy traditionnel.

La réussite de ce long-métrage s’appuie également, en grande partie, sur l’interprétation transcendantale de Casey Affleck qui vient męme jusqu’ŕ surpasser la performance, pourtant elle aussi impressionnante, de Brad Pitt. Ce dernier, comme son grand ami George Clooney, n’hésite pas ŕ jongler avec les superproductions hollywoodiennes et un cinéma plus intimiste ŕ plébisciter tout autant (si pas plus !).

Plus effacés ŕ l’écran, par rapport au duo de choc Pitt/Affleck (compčres dans la saga "Ocean’s"), Sam Shepard, Sam Rockwell et Jeremy Renner, notamment, complčtent une distribution, répétons-le, trčs impressionnante. Cet "Assassinat de Jesse James" restera, sans nul doute, dans les mémoires comme un (trčs) grand classique retraçant, sans la moindre complaisance, les crimes, la folie et l’assassinat d’une légende de l’Ouest sauvage. Didactique, faute d’ętre palpitant, et (parfois) transcendantal !

La bande-annonce…