Dépêche AFP, vendredi 21 juin 2008, 16h56.
Une seule motion - adoptée à l'unanimité par la direction le 4 mai - est présentée au Congrès, qui se tiendra à huis clos samedi dans cette ville du Val-de-Marne gérée par un maire MRC, Jean-Luc Laurent, a-t-on appris vendredi.
A l'issue des travaux, M. Chevènement, seul candidat en lice et actuel président d'honneur, devrait prendre la présidence de cette petite formation qu'il a fondée après avoir quitté en 1993 le Parti socialiste.
Le premier secrétaire Georges Sarre devrait rester à la direction du parti à l'issue du Congrès.
Désarçonné après sa défaite aux législatives de 2007 - il avait aussitôt démissionné de son poste de maire de Belfort - Jean-Pierre Chevènement, 69 ans, fait son "come-back": prenant officiellement la tête de son parti, l'ancien ministre entend aussi se présenter aux sénatoriales de septembre.
Tirant la leçon de la défaite de la gauche en 2007 - il avait alors soutenu activement Ségolène Royal - et dans un contexte de "crise de la globalisation libérale", le MRC propose une nouvelle stratégie de rapprochement avec le grand frère socialiste.
Il appelle à un "grand parti de toute la gauche" qui rassemblerait "sans sectarisme, toutes les sensibilités". Mais pas question d'une fusion, insiste M. Chevènement.
"Le MRC doit être le catalyseur de ce vaste mouvement de refondation" qui "doit porter ses fruits à l'horizon 2012", dans la perspective de la présidentielle, affirme l'ex-ministre, qui fut l'un des fondateurs du PS, aux côtés de François Mitterrand, lors du Congrès d'Epinay en 1971.
Le Congrès du MRC doit définir les étapes pour parvenir à ce rassemblement, au travers des "forums de l'unité" pouvant "déboucher sur des assises de la gauche en 2009".
Jean-Pierre Chevènement entend toutefois rassurer les quelque 4.000 militants: en attendant la naissance de ce grand parti, le MRC "restera uni sur son projet républicain" et convoquera un "Congrès extraordinaire" avant toute "recomposition de la gauche".