Le CAC 40 enregistre ainsi près de 9 milliards € d'échanges contre 5 à 6,5 milliards couramment ces dernières semaines.
Si cet aspect n'explique pas tout sur les scores du jour, il convient toutefois d'en tenir compte, la tendance de fond négative ayant connu durant cette séance une forme de paroxysme,
d'excès voire de capitulation dans le cadre de biseaux descendants à la fois sur le Dow Jones et le CAC 40 mais dont la nature exacte reste à confirmer pour les raisons techniques ci-dessus.
Les facteurs sous-jacents sont multiples avec en point d'orgue toujours des craintes très vives sur les bancaires US qui ploient sous les angoisses de nouvelles pertes et d'interminables besoins
de fonds frais pour les recapitaliser. L'indice des financières US perd- 2,59 % alors que l'indice des bancaires cède moins de la moitié. C'est ainsi l'autre aspect du jour : un
mouvement de fond large qui a fait plonger également avec le ralentissement économique pratiquement tous les secteurs. A Paris d'ailleurs, les banques sont les moins touchées contrairement à New
York. Crise du crédit et crise économique liées dans un contexte de tensions inflationnistes qui laissent craindre un renversement des politiques monétaires, cette séance est à l'image de ce mois
de juin exécrable qui sonne comme un réveil pour beaucoup d'investisseurs.
Le point central à Wall Street est constitué par le retour sous les 12 000 points à 11 842,69 points en baisse de - 1,79 % à la clôture, une zone où la peur et les tensions sont nettement
perceptibles à nouveau comme nous l'avons découvert ces derniers mois.
Pour le CAC 40, la chute en cours de séance jusqu'à 4 475,13 points au plus bas signe le comblement du gap de mars avec une rupture nette des derniers supports assez fragiles notés précédemment.
Si pour le Dow Jones, il s'agit d'un retour, le marché parisien signe la fin de sa configuration entre les 2 gaps de janvier et mars. Même si ceux-ci restent présents dans la mémoire du marché,
ils s'estompent nettement ce soir. L'émotion et le soulagement liés au sauvetage de Bear Stearns et aux actions des banques centrales fondements graphiques et psychologiques pour une grande
part de la dernière phase de hausse sont éteints et ne constituent plus un support de même nature. Une nouvelle phase est entrain de s'ouvrir.
Dans un marché très sur-vendu connaissant donc des tensions vives, la séance de lundi s'avérera cruciale pour réintégrer ou non la tendance baissière en place
depuis 5 semaines. Les situations de sur-vente sont un qualificatif qui n'a pas forcément valeur de 'rebond' en germe, l'élastique pouvant également rompre avec de telles pressions. Ainsi même
si le Dow Jones et l'indice parisien disposent encore de supports sous leurs cours, la position atteinte ce soir est assez problématique.
Quelques week-end sont souvent déterminants au cours d'une année boursière, comme nous l'avons à plusieurs fois rencontré, celui-ci sans
G8 ou sommet de grands argentiers recèle toute une digestion à effectuer pour les opérateurs face à un travail de sape psychologique de tous côtés. L'excès est le plus souvent suivi d'un
contre-pied assez rapide mais en pareille zone où la peur peut se muer en panique avec un indice des financières également sous haute tension ...
Beaucoup plus usuel dans l'approche mais toujours en hausse, les prix à la production en Allemagne pour mai ont progressé de + 1,0 % en
mai après + 1,1 % en avril portant la hausse annuelle à + 6 % contre + 5,2 % en avril. Les données reprises sous le graphe ci-dessous montrent à nouveau l'importance des prix de l'énergie
(en clair) et une inflation sous-jacente qui n'est pas à ce niveau encore entraîné à la hausse (en foncé / indice global en bleu marine)
Lundi aucune statistique majeure n'est attendue. La décision de la Fed concernant ses taux interviendra mercredi soir après clôture en
Europe.