Transformer la graisse blanche qui s’accumule en tissu adipeux brun, qui lui produit de la chaleur par la combustion de l’énergie, c’est la principale voie de recherche pour lutter contre la prise de poids, l’obésité et les troubles métaboliques. Ces chercheurs d’ESBIO de l’Université de Fribourg se sont posé la question » Mais qu’est-ce qui fait changer les cellules adipeuses de couleur ? » Leurs conclusions, présentées dans les Cell Reports, révèle une nouvelle enzyme Lsd1, qui joue un rôle crucial d’interrupteur qui détermine la formation et même la taille (visuel de droite) des cellules graisseuses.
Chez les mammifères, on » compte » 3 types de tissus adipeux les adipocytes blancs -ou graisse blanche- principalement situés dans les zones abdominales et sous-cutanée qui résulte du stockage de l’énergie excédentaire. Les adipocytes beige et bruns -tissu adipeux brun- qui brûlent les calories et génèrent de la chaleur. Cette équipe de Fribourg montre que l’enzyme Lsd1 joue un rôle clé dans le maintien des propriétés métaboliques du tissu adipeux brun.
La suppression de Lsd1 entraîne ainsi des effets sur le gain de poids corporel et la tolérance au glucose : lorsque les chercheurs suppriment sélectivement Lsd1 et l’inactivent dans les adipocytes bruns, le tissu brun devient graisse blanche ! La couleur des cellules adipeuses brunes devient plus pâle, leur taille augmente et l’on constate un phénomène de stockage de l’énergie vs combustion.
Une nouvelle compréhension, une nouvelle stratégie : la découverte de l’influence de Lsd1 sur, finalement, la nature des cellules graisseuses ouvre en effet une nouvelle piste de recherche pour lutter contre l’obésité. Le mécanisme est ici décrypté : L’enzyme inhibe l’expression des gènes qui contiennent les informations pour les adipocytes blancs. En même temps, Lsd1 favorise l’expression des gènes contenant des informations pour les adipocytes bruns. Des fonctions opposées de Lsd1 orchestrées par des complexes distincts, également identifiés par les chercheurs.
Lsd1 est nécessaire pour réguler le métabolisme, par exemple pour l’oxydation des acides gras. Si Lsd1 est inhibée chez les souris, les cellules des animaux prennent plus de glucose, leur capacité à convertir le glucose en énergie augmente, et ils utilisent moins d’acide gras. Les animaux prennent beaucoup de poids. Mais, en revanche, des souris privées du gène Lsd1 semblent protégées contre l’intolérance au glucose… Bref tout semble une question de dose et des inhibiteurs de Lsd1 sont déjà en test dans des essais cliniques en cours.
Source: Cell Reports 18 October 2016 DOI : 10.1016/j.celrep.2016.09.053 Lsd1 Ablation Triggers Metabolic Reprogramming of Brown Adipose Tissue (Visuel@Delphine Duteil)
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