Dans le 450.
Le 450 du Nord.
La semaine dernière, on sonne à ma porte pour m'annoncer que les conduites d'eau du voisin sillent effrontément. Plus moyen de s'entendre péter quand on chie. En vérifiant. les nôtres sillent aussi. Moins, mais si on s'y penche comme il faut et qu'on tend l'oreille fermement, on peut entendre au loin comme une péripatéticienne qui pisserait dans sa culotte en voyant son pimp de l'autre côté de la rue. Faudra éventrer l'entrée du voisin afin de faire une chirurgie des tuyaux et régler le problème. Comme nos tuyaux sont aussi atteints, et que la tête d'entrée se trouve à 4 pieds de la leur, mais dans notre entrée de maison à nous, il faudrait aussi éventrer notre entrée.
Devant mon regard de technicien de garderie qui voit les enfants foutrent le bordel dans le beau ménage soigneusement entretenu dans la classe, le gars de la ville me dit:
"Inquiétez-vous pas, on va refaire le ciment après".
C'est justement là que je m'inquiète généralement. Ils avaient dit la même chose pour une autre entrée se trouvant sur le devant de mon terrain en m'assurant qu'il referait le gazon là où ils piocheraient. C'est le spot jaune et dégarni de notre gazon vert et uni. La cicatrice est bien visible. Botcheux.
Je ne m'en fait finalement pas trop car en quelque part je me félicite de ne pas avoir embarqué dans l'envie du voisin l'an dernier de faire refaire son entrée. Maintenant ils vont cochonner son entrée neuve pas à moitié. La nôtre sera dû d'ici un an ou deux. Quand on ne sera plus là. Et je me dis aussi qu'il ne s'agit que d'une entrée. Rien de trop pompier. Du simple bitume. Que les gens de mon quartier semblent toutefois prendre plaisir à arroser l'été. Mais qui m'importe peu en général. Comme tous les trucs d'une maison. Je ne le dirai jamais assez, je suis de type condo. Et de salade crémeuse.
Mais voilà, les gens de la ville ne sont pas passé du tout vendredi. En jasant avec les voisins, on m'a confirmé qu'ils avaient été appelé et que c'était remis à lundi. O.K. on ne m'avait pas avisé. Pas grave. J'ai fait stationner l'amoureuse de mon fils franchement loin pour rien. Sans plus. Mais elle a boudé.
Le lundi suivant, ils avaient pris la peine de mettre dans la rue des interdictions de stationner pour tout un côté de rue. Une des pancartes disaient même "rue barrée". Mais ce lundi-là (le dernier) c'était pluie dilluvienne. Des cordes. Sans arrêt. Oui un arrêt, un arrêt de travail. 'Sont pas venus. Comme je ne pouvais pas me stationner très près avec les interdictions saisonnières, c'est moi qui courait sous la pluie pour me rendre au bout de la rue et prendre ma voiture. Pour rien. Pas grave encore. J'aime la pluie. Elle ne m'arrête en rien. (Moi).
Les voisins m'ont confirmé: remis à mardi. Aux aurores j'allais porter l'amoureuse et un collègue au métro car ils allaient assister à une conférence à Montréalkimemank. J'étais donc pris avec 2 voitures. Que j'ai eu de la peine à stationner. L'espace condamné par leurs pancartes peut contenir jusqu'à 5 voitures devant chez nous et deux autres de notre côté de la rue. Le mardi, de notre côté de la rue: pas possible entre 8 et 17h. De l'autre côté`condamné par deux panneaux de non stationnement, deux trétaux dont un coloré avec les mots "rue barrée" dessus. Y a aussi sur une pancarte orange ce qu'il n'y a pas depuis l'autre vendredi: un travailleur. Pour suggérer ombre de travail. Les 5 voitures habituellement stationnées là étaient redistribuées ailleurs dans la rue et j'ai réussi à en placer une au loin sur le boulevard et l'autre à vue, mais avec lunettes.
Ce mardi là, il se trouvait que je brûlerais beaucoup de pétrole dans ma journée. Tel ne fût pas ma surprise, à mon retour vers 18h25, de voir que rien, rien, rien, rien, rien, rien n'avait été fait.
Rien.
Sinon qu'on interdisait de stationner depuis deux jours. Pour rien.
Rien encore.
Sont jamais venus le mercredi non plus. Fia bill y té? Non, c'est pas du créole. C'est bien français. J'ai pris un morceau de papier sur lequel j'ai écrit "men NOT at work" et je l'ai collé sur la pancarte du monsieur qui travaille.
Je ne suis pas tant pressé qu'on défigure mon entrée de toute manière mais je les trouve bête de nous torturer avant la torture. Je traduis dans mon sous-sol, Seul face à mon ordi. Mais aussi avec pleins d'amis. Plein plein plein d'amis.Je me cherche aussi un "à côté" comme pseudo-métier. C'est tellement risible ce qui est offert sur les sites internet. On ne demande que des caristes, des chauffeurs, que des développeurs analyste informatiques ou des adeptes du marketing. 80% des emplois, je vous jure. Un autre 10% cherche des sondeurs et le dernier 10%, des assistantes.
Ça limite mes choix.
Pas le droit de stationner toujours. Le bloc à côté rage. Une révolution se prépare.
Si ils viennent, on leur lancera des oeufs des galeries du bloc. Pas venus vendredi non plus. Quelqu'un a ragé et lancé toutes les interdicions chez les diable. Soit sur le terrain de la ville en face de chez nous. Que la ville garde ses affaires sur leur turf.
Je sais où je vais appliquer: à la ville.
Pour ne rien faire.
Et être bien payé pour bien le faire.
Le rien.
Je peux être idiot moi aussi.
Je suis quand même dans le 450 du Nord.