Les jungles, un commerce lucratif et bénéfique.

Publié le 29 octobre 2016 par Edelit @TransacEDHEC

Ce n’est pas de la jungle de George à laquelle nous faisons ici référence, mais plutôt, vous l’aurez compris, à celle de Calais. En effet, depuis 2015, l’Europe est dans sa quasi-totalité touchée par des vagues de migrants, provenant principalement du Moyen et Proche Orient. Faisons un bref rappel. Cette année, ce seront environ 22 millions de personnes dans le monde qui auront le statut de réfugié, parmi lesquelles 4,8 millions seront directement issues des conflits syriens. Et si l’on se fie aux dernières actualités, notamment relatives à l’intensification de ces conflits, on en arrive vite à la conclusion que ces flux migratoires sont loin de se tarir, au contraire. Mais si ces chiffres sont pour le moins impressionnants, c’est l’argent généré par le business qui s’est créé autour de la prise en charge de ces personnes qui l’est surtout. Mais alors, Comment les vagues de migrants ont-elles fait émerger un marché de plus en plus rentable ?

Boat Party : la traversée, le prix et le confort d’une croisière !

La traversée est la première étape – et pas des moindres – que les migrants doivent passer. Forme de Hunger Games maritimes pour ceux qui sont de la partie, les gagnants à la sortie ne sont pourtant pas les migrants mais plutôt les passeurs. Offreurs et demandeurs communiquent via les réseaux sociaux et particulièrement Facebook. Une enquête réalisée par Slate a montré à quel point il était facile de rentrer en contact avec un passeur et de partir sur un bateau pour la (modique) somme de 3,000$. Multipliez ce nombre par environ 4000 migrants mensuels et vous obtenez là un joli pactole de $12 millions de chiffres d’affaires par mois ! Et si vous voulez voyager en Business Premium, obtenez une couverture pour 200$ et un siège pour 100$.

C’est LA clef d’un business rentable : peu de coûts fixes, des coûts variables très vite couverts, un excès de demande qui permet de fixer un prix bien supérieur au prix d’équilibre. Décidez d’investir dans ce secteur et vous serez très rapidement à la tête d’une entreprise prospère et lucrative !

Arrive ensuite le moment de l’arrivée dans le pays d’accueil… Réparti entre secteur privé et secteur public, ce phénomène n’en reste pas moins une activité prolifique !

Quand les réfugiés ont bon dos pour renflouer les caisses de l’Etat !

Il existe deux écoles pour traiter le « cas réfugiés » en comptabilité nationale. Que ces décisions soient d’ordre politique, social ou de régulation interne, elles conduisent toutes à un surplus financier pour les Etats.

Tout d’abord, prenons la vie côté Suisse. Les autorités demandent aux migrants de leur remettre leurs objets de valeur supérieurs à 1000 francs suisses (913€) à leur arrivée. Attention, à Genève, on garde un certain standing. Si vous réussissez à acquérir le droit de résidence en terre neutre, vous aurez alors la chance de procéder à un versement par prélèvement SEPA d’une durée de 10 ans et de 10% de votre salaire vous sera exigé pour couvrir les frais que vous engendrez auprès du contribuable. Réduction déduite, il leur restera peut-être suffisamment pour aller se payer une semaine de ski à St Moritz. Il y a là de quoi financer l’accueil et se faire une marge confortable.

Ce business model semble être attractif puisque le gouvernement Danois a proposé un texte similaire : le parti Konservative arguait qu’il était « inacceptable que les contribuables danois payent pour des demandeurs d’asile dotés d’un patrimoine ».

Dans ce périple InterRail, si vous aimez la techno, la drogue et les saucisses, faites une escale à Berlin. Vous trouverez en effet de quoi vous ressourcer mentalement, musicalement, mais aussi financièrement. La demande de logement de la part des réfugiés en Allemagne a explosé en 2015 de telle sorte que le gouvernement a dû faire appel aux établissements privés. Résultats : des hôtels pleins, un risque d’impayés minimal et un carnet de réservations assuré ! Un des groupes auquel le gouvernement s’est adressé a demandé 1500€ par migrant et par mois. On lui a déposé sur un plateau d’argent 10 000 migrants. C’est un chiffre d’affaires qui permet d’atteindre le seuil de rentabilité de manière efficace. Les autres marchés ont compris le filon. Autoécoles, professeurs d’allemands, assurances maladies, etc. se lancent dans « l’accueil » des migrants en espérant se faire du profit à court terme ou de futurs clients à long terme…

Ce business est contagieux mais peut être dangereux. Car si profit il y a, les tensions inflationnistes qui se créent autour sont nocives pour l’économie.

Sinon, en tant que businessman, vous pouvez aussi suivre l’exemple de la France : investir aujourd’hui pour gagner demain. D’un point de vue économique, on peut dès lors considérer l’arrivée des migrants comme la gestion d’un projet ! De grosses dépenses initiales capitalistiques (construction de logements etc…) et opérationnelles (cours de langue, etc…) sont requises – financées par les principaux investisseurs du gouvernement français, les contribuables – et ce dans l’attente de revenus futurs !  En effet, selon des prévisions de l’OCDE, le soutien des réfugiés devrait, à terme, stimuler l’économie et l’emploi (par compétitivité des travailleurs présents sur le marché) grâce à la consommation et aux contributions de ces derniers. Le think tank Open Political Economy Network estimerait ainsi que “chaque euro dépensé à accueillir des demandeurs d’asile peut en rapporter deux en cinq ans”. De là à calculer un taux de rendement interne, il n’y a qu’un pas ! Placez-vous donc dans la peau de l’investisseur et vous saurez rapidement comment rendre rentable l’intégration de réfugiés !

Maintenant, de courte durée ou à long terme, à vous de faire votre choix (en fonction peut être de votre période d’amortissement) …

« L’Ikea de l’accueil » ou Izmir : Airbnb pour réfugiés et autres business models 2.0.

Vous pouvez aussi opter pour le business model Suédois de Bert Karlsson. Cet ancien militant anti-immigration a finalement viré de bord puisqu’il a ouvert en 2012 des centres d’accueil pour demandeurs d’asile. Ce marché, peu développé en France connait un succès en Suède car il est confié en partie au privé. S’il est l’heureux propriétaire de 60 centres près de Stockholm, c’est surtout son banquier qui se réjouit ! En effet, Bert Karlsson a revendiqué un chiffre d’affaires d’environ 100 millions d’euros pour un bénéfice avoisinant les 10 millions, pour 9.000 demandeurs d’asile hébergés par ses soins… De quoi se payer quelques bibliothèques Billy à Ikea ! Et pour fait ! L’entrepreneur a déclaré en 2015 qu’il voulait « créer l’Ikea de l’accueil des réfugiés ». Comprenez par là qu’il a réussi en un peu plus de 3 ans à diminuer les coûts de la prise en charge des réfugiés de 64 euros à 34. Augmentant ainsi d’une part sa marge, mais entrainant aussi une réduction de la charge financière soutenue par le contribuable, car ce type d’entreprise est subventionnée par l’Etat. En plus d’être rentable, ce business permet de rendre plus efficient l’allocation des ressources du pays !

Migrant, sache que si le froid de la Suède te révulse, tu peux aussi aller te dorer la pilule ! Se délasser sur les côtes de la mer Egée, ça te tente ? Alors viens découvrir Izmir !

Izmir est le second plus grand port de Turquie – après Istanbul – et si les loukoums pullulent sur les marchés, ce n’est pas sur ce produit que l’on pourra tirer le profit le plus intéressant.

Entrepreneurs, si vous souhaitez vous lancer dans l’hôtellerie, c’est dans le quartier de Basmane qu’il faut investir. Cette année, ce sont 70 000 réfugiés syriens qui ont séjourné dans la ville balnéaire. Certains hôteliers affichent des taux de remplissage de 90% en continu dans l’année. La demande est excédentaire, et donc le prix libre. Allez donc bronzer sur le sable. La fréquence est importante de telle sorte qu’épiceries et drogueries en tout genre s’y sont également installées pour offrir aux migrants un kit de survie, moyennant la somme de 17€ environ. Encore une preuve qu’il y a de quoi faire dans ce business.

Ainsi, si au travers de ces différents modèles, vous vous êtes reconnus une âme d’entrepreneur, alors foncez ! La demande est là et offre de belles perspectives d’avenir…